Seeker
6.6
Seeker

livre de Jack McDevitt ()

Ce n'est pas un livre mais plutôt les poupées russes, ce Seeker servi par McDevitt. Ou plutôt, selon une expression qui agréera volontiers votre obligé, les poupées andicaresques.

Première poupée : Un livre, deux genres. La chose n'est pas nouvelle et ne détonne plus guère. Certains y verraient même une mode, ou une forme de renouvellement de genres durement éprouvés et saignés à blanc par les mille auteurs, du plus mauvais au meilleur, qui foulent les livres dits "de genre". McDevitt, Jack, de son petit nom, donne la part belle à la science-fiction, avec l'immersion dans un monde très futuriste qui pourtant ne nous dépayse guère tant il semble proche de nous, et quelques notions scientifiques semées ici ou là, sans jamais être pompeuses (ou presque) ; à laquelle il adjoint finement une drôle d'investigation historico-archéolo-magnifico-méchantogique. Un point pour notre comparse Jack, le mélange ne détonne pas, au contraire, il fonctionne plutôt bien, d'autant que l'enquête permet de replacer l'univers, comme à rebrousse-temps, dans un cadre spatio-temporel précis, en revenant sans avoir l'air d'y toucher sur l'histoire générale, sur quelques menus points technologiques voire sociologiques (bon, j'exagère un peu, cela dit en poussant bien, on trouve à manger et à boire, ce qui donne une bonne cohérence à l'ensemble sans nous assommer par des données absconses).

Une poupée dans une poupée dans une poupée : La quête infinie. Parce qu'un livre ne saurait se considérer que par sa capacité à mêler les genres habilement, son style agréable, des personnages solides à défaut d'être profonds (une qualité en l'occurrence, personne ne voudrait les voir philosopher à l'envi), il faut bien s'attarder un instant sur son intrigue. Donc, on se souvient : on ouvre la première poupée, Ô joyeuse surprise, une poupée bicolore, noire et blanche, un peu polar, un peu SF, que va nous donner la suite ? Eh bien la suite, se sont beaucoup de poupées à ouvrir, en se demandant souvent ce que la prochaine nous réservera : une nouvelle teinte, des motifs originaux ? Le problème, c'est que sur 600 pages, ça devient longuet d'ouvrir les poupées les unes après les autres, et fatalement, en dépit des petites surprises, l'intérêt s'émousse. Pour ceux qui n'ont pas compris où votre serviteur voudrait en venir : voilà, alors il y a une intrigue qui réserve, certes, quelques petites surprises agréables sans rien y avoir de fou ou de transcendant, et surtout, elle finit par s'avérer terriblement linéaire. Malheureusement pour lui, le livre s'essouffle, et le jeu des poupées infinies devient lassant, prenant presque le pas sur les autres qualités qu'on lui trouverait volontiers.

Reste un résultat mitigé, donnant l'impression d'avoir lu un bouquin somme toute agréable et bien conçu, mais qui ne figurera sans doute jamais au grand Panthéon de la littérature, ni de la SF - en tout cas, pas pour moi. Finalement on se contentera du bon moment passé en compagnie de Chase et Alex, ce qui est déjà pas mal.
Elivath
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le 13 janv. 2015

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Mojo Saurus

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