Ayant été déjà une grande fan du film, j'ai toujours été avide de plus de détails, notamment sur la femme de la baignoire, etc et je n'ai pas été déçue.
J'ai eu grosso modo l'impression de revoir le film mais dans un genre de version longue (à part la fin qui est vraiment différente), avec des scènes en plus et quelques images de Kubrick en moins.
J'ai souvent entendu que stephen king avait profondément détesté la version du film, la trouvant trop intello et aussi parce que Wendy passe pour une femme effacée, mais pour ma part, je n'ai pas pu faire autrement que remettre les 3 acteurs dans leurs rôles, dans mon imagination, et ça collait parfaitement.
Dans le livre, Wendy est tout aussi effacée, craintive, voire affolée, et ne révèle sa force QUE pour se sauver, elle et son fils.
Ce qui est plus intéressant pour le personnage de Jack dans le roman, c'est qu'on montre davantage ses failles personnelles, on les explique, on revient dessus, etc et ça lui donne un côté plus humain, plus réaliste.
Jack Nicholson, à côté, pas besoin de passer par les anecdotes pour raconter ses failles, rien que par son jeu d'acteur, on voit que le personnage a un pet au câble, donc pas la peine d'insister.
Et on se demande même à la fin du film si c'était pas lui finalement, le gros méchant central qui a eu ce qu'il méritait.
Stephen king amène la fin différemment mais je ne voudrais pas trop spoiler.
Il est clair en tout cas que, dans le livre, l'hôtel lui-même est bien "habité" (sans mauvais de mots, promis), et on le sent plus comme une entité à part entière.
On en apprend aussi un peu plus sur Tony, ce qui n'est pas inintéressant non plus, parce que dans le film on ne sait pas trop ce que c'est. Il nous fait flipper, mais c'est tout.
Et puis aussi, on l'aime bien le petit Dany, donc on est content d'en savoir plus sur lui.
Après le livre est très, très bien écrit. A part la fin, mais comme je dis toujours : il se rate à chaque fois sur la fin, le King. (Et sinon, j'aurais mis 10!!)
Ici, je l'ai trouvée longuette, avec trop d'aller-retours par-ci, par-là, trop de rebondissements pour pas grand-chose (genre le lion --> j'ai rien dit, je spoile pas!).
Par contre, la scène où Wendy morfle ben....elle morfle bien. C'est pas que ça nous fait plaisir mais on souffre bien avec elle.
Et ce qui rend l'écriture si merveilleuse sur les autres pages, ce sont tous ces petits détails, cette montée en crescendo dans nos battements de cœur. On est tenus, on y est.
On est revulsés, accrochés, assumant notre désir de voyeurisme malsain, ...--> jusqu'au moment où on a envie de se vider la vessie et qu'on se retrouve seul dans la salle de bains (no comment)
Et les thèmes, les vrais thèmes centraux de King, qui reviennent incessamment, c'est surtout l'horreur qu'on se fait subir à soi-même en laissant ouverte la boîte de Pandore des traumatismes familiaux, de la honte de soi, ou même du dégoût.
Ou l'horreur sociale, l'humiliation.
Ils sont là les monstres responsables de la gêne, du malaise ressentis qui rendent le quotidien des personnages invivable.
Et c'est dommage qu'il survole à chaque fois la façon dont ces personnages vont trouver leur résilience. Elle arrive trop vite pouf pouf pour Hollywood et c'est dommage.
Mais j'ai quand même passé un excellent moment