Le film vu au cinéma à sa sortie, j’ai eu envie de savoir de quoi partait l’adaptation. Elle est un bon souvenir au cinéma avec des acteurs qui se donnent et une fin mémorable mais surtout par une ambiance et un scénario que je n’ai pas retrouvé depuis. Le livre me tentait alors ses petits bras, bien des années plus tard.
Le livre commence dans les années 1950 par l’arrivé d’un vieux rafiot sur une île mystérieuse où est établie un asile psychiatrique, débarquant marshall enquêteurs à propos d’une disparition d’un patient. Ce simple résumé du début du livre laisse partir l’imagination d’un lecteur assidu : « île mystérieuse », « marshall », « asile psychiatrique »… Quelques mots qui nous pousse à pousser la page suivante pour en savoir plus.
Nos héros, Teddy Daniels et Chuck Aule, livrent leur enquête de front dans ce lieu humide, sale et sordide. Leur investigations est une sorte de course au trésors avec des indices disséminés partout dans l’île et nous laissant les dernières pages sur un twist aussi beau que cruel.
Superbe livre que celui-ci. Essayant de parcourir l’âme humaine dans un décor chaotique, j’interprète quand même ce livre quand un gros fantasme d’écrivain et lecteur de polar. Ici, toute les planètes sont alignées pour que les fans d’ambiances noirs ci retrouve (et j’ai carrément adhéré). Les lieux sont abjectes, les personnages secondaires sont tous suspects, des indices sous forme de suites numériques dans une forêt sous un ouragan, des patients flippants, un phare et même des nazi. Avec tous ça, nos enquêteurs sont aussi perdus que nous dans ce sombre hôpital prêt à jeter l’éponge.
C’est une caricature de genre, mais elle est splendide et immersive.
Dans ce contexte de fantasme de polar, la fin de l’histoire est compréhensible et elle ré-équilibre le côté paranoïaque du livre (décors sordides, asile psychiatrique, nazi…) par le côté réel et prosaïque des médecins et de leur avis sur la pathologie. On peut voir ça comme une sur-enchère constante durant tout le livre aboutissant à un final qui remet les pieds sur terre au lecteur. Je trouve ça génial car on joue le jeu de notre héros tout le long du livre pour aboutir à la conclusion qu’on ai aussi malade que lui.
Le lecteur se dit durant le livre : « Ces nazi de l’asile sur l’île infâme sont vrai, cette enquête avec les codes mystérieux et ce mystérieux phare, puisque je l’ai lu pendant 150 pages ! » et puis le diagnostique de Teddy tombe.
Mais alors, est-on aussi cinglé que lui ?
As-t-on suivit simplement les épreuves du héros parce que c’est le héros de l’histoire ?
Pourquoi le lecteur a suivit Teddy dans son délire sans rien remettre en question ?
On en sort perdu.
Ce livre est une pure merveille.