Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.

Une aventure romanesque, voilà le contrat est remplit, après on peut s'interroger sur la qualité de l'oeuvre d'un point de vue littéraire, et surtout pourquoi il a reçu le prix Pullitzer, car rien ne semble vraiment distinguer ce roman de tant d'autre.

Après soyons honnête, pour peu que l'on soit sensible à ce type de récit retraçant l'aventure de deux jeunes gens de chaque coté de la guerre, à savoir une aveugle qui va fuire la guerre avec son père de Paris à Saint Malo et coté allemand, un jeune homme assez doué niveau technique pour sortir de son statut d'orphelin pour intégrer un pensionnat puis une unité d'écoute radio en charge de repérer les émissions de la résistance qui finira par atterrir également à Saint Malo pour finir par identifier l'oncle de la jeune aveugle en résistant radiodiffusé. La boucle est bouclée. L'ensemble est mené de manière très fluide et il existe un coté très cinématographique au tout, on ne peut s'empêcher de voir un film à grand spectacle totalement mainstream, et là on touche à la limite du livre.

Il est trop romanesque, pas assez nuancé, les deux protagonistes principaux sont eux assez bien écrit et ce sont les seuls à posséder un panel de sentiments subtil, l'ensemble des autres personnages gravitant autour sont des archétypes ambulants que l'on peut clairement classer dans deux groupes, les bons et les méchants. Le pire étant cet allemand à la recherche DU diamant, on sent la prétention de l'auteur à vouloir étoffer ce personnage en décrivant sont ressentit, mais ça ne prend pas, on n'y croit pas et en plus de sonner creux, ce protagoniste n'apporte absolument rien à la branche principale du roman, une branche morte qui aurait pu être élaguée pour alléger le livre.
On pourrait également parler de ce Paris totalement cliché, cela peut avoir son charme si le style est assumé (Amélie Poulain), mais le soucis est que l'on ressent la prétention à vouloir décrire un Paris assiégé et historique, mis à part que tous les français semblent porter une moustache et un béret. Rédhibitoire. Ceci dit les scènes d'exodes et le sentiment de perte de repère et lui plutôt bien décrit et on éprouve enfin de l'abnégation pour cette population occupée.

Au final, le début est très stimulant, on découvre un style à la fois fluide et évolué, mais au fil de la narration, et particulièrement les personnages alourdissent inutilement le tout. L'écriture est aussi une question de choix que l’auteur n'a à priori pas su faire. A vous de voir si vous souhaitez rentrer dans une parenthèse un peu naïve dans votre parcours de lecture mais pour conclure c'est assez dispensable.

Lyr
7
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le 4 oct. 2023

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Lyr

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