C'est sur les conseils d'une amie belge que j'ai découvert Armel Job, un auteur de romans policiers… Elle en disait tant de bien que je n'ai pas résisté ! Et j'ai bien fait !
Et moi aussi, je sens que je vais devenir une inconditionnelle de cet auteur.
Alors, quel est le sujet ?
Denise Desantis, mère de quatre enfants, se rend ce jour-là chez Madame Maldague pour acheter quelques mouchoirs. Elle laisse sur le trottoir la poussette avec son petit dernier David, treize mois, endormi et pénètre dans le magasin avec son troisième enfant, Antoine. Lorsqu'elle ressort, la poussette est toujours là mais… elle est vide ! C'est la stupeur, elle s'affole, court jusqu'au bout de la rue et demande à la vendeuse d'appeler la police.
Enlèvement ? Meurtre ? Viol ? Évidemment, le pire vient à l'esprit. ..
Le juge Conrad se charge de l'affaire, épaulé par deux inspecteurs fédéraux Harzee et Veruik. Mais très vite, certains éléments semblent très étranges : comment peut-on laisser une poussette à l'extérieur d'un magasin et prendre son temps pour faire des emplettes ? Pourquoi n'y a-t-il aucune photo du petit David dans la maison des Desantis alors que les autres enfants sont, eux, photographiés ? Pourquoi retrouve-t-on la cagoule du petit David chez le taxidermiste du coin, un certain Monsieur Gutsman ?
Enfin, le plus étonnant peut-être : quelle que soit la question qu'on lui pose, Madame Desantis a réponse à tout, comme si elle avait tout prévu, tout calculé ! Qui est, finalement, cette femme écrasée de douleur, une femme sans histoires, une mère a priori irréprochable, exemplaire, qui va souvent prier devant « le Vieux Bon Dieu », un Christ en croix médiéval ? A-t-elle pu tuer son enfant ? C'est l'intime conviction de l'inspecteur Harzee qui se moque des preuves mais encore va-t-il devoir démontrer la véracité de son point de vue !
Le juge Conrad interroge, émet des hypothèses, organise une reconstitution puis revient sur ses convictions, cherche d'autres preuves. Le doute s'introduit partout. Les témoignages se contredisent, certains même semblent faux. Qui ment, qui dit la vérité ? Cependant, il faut un coupable et vite, car l'opinion publique est unanime : il faut arrêter le MONSTRE !
Le climat est de plus en plus pesant, étouffant, dans cette petite ville belge située pas loin de Liège.
Le juge lui-même vit des moments difficiles, sa mère se meurt lentement et elle lui révèle des secrets enfouis qui remontent à la surface.
Ah que les gens sont complexes, mystérieux, impénétrables… humains, quoi ! Et comme il est difficile de savoir qui est l'Autre, celui que l'on côtoie tous les jours et que l'on croit connaître...
Tu ne jugeras point est un roman qui met en scène des gens ordinaires, des « petites gens » dans lesquels on peut s'identifier, se reconnaître et c'est précisément cela que j'ai aimé, le fait, finalement, de toucher, à travers eux, à la condition humaine.
Un bon moment de lecture !


Lire au lit : http://lireaulit.blogspot.fr/

lireaulit
8
Écrit par

Créée

le 15 juin 2017

Critique lue 865 fois

3 j'aime

lireaulit

Écrit par

Critique lue 865 fois

3

D'autres avis sur Tu ne jugeras point

Tu ne jugeras point
lireaulit
8

Arrêtez le Monstre !

C'est sur les conseils d'une amie belge que j'ai découvert Armel Job, un auteur de romans policiers… Elle en disait tant de bien que je n'ai pas résisté ! Et j'ai bien fait ! Et moi aussi,...

le 15 juin 2017

3 j'aime

Du même critique

Né d'aucune femme
lireaulit
4

Critique de Né d'aucune femme par lireaulit

Il était une fois une famille de pauvres paysans : le père, la mère et les quatre filles. Un jour, le père décida de vendre son aînée à un homme riche qui en fit son esclave. Le père regretta...

le 28 avr. 2019

29 j'aime

7

Couleurs de l'incendie
lireaulit
10

Critique de Couleurs de l'incendie par lireaulit

Comment exprimer le plaisir que j'ai eu à lire ce roman ? Je n'avais qu'une hâte : que la journée passe pour pouvoir retrouver le plus vite possible tous les personnages incroyables, si...

le 22 janv. 2018

20 j'aime

2

Les Garçons de l'été
lireaulit
10

Beaux comme des dieux...

Parfois, l'on me demande : « Pourquoi écrivez-vous sur SensCritique ? » Eh bien, la réponse est simple : pour parler de livres comme celui-ci, pour les faire connaître, pour...

le 22 mai 2017

20 j'aime

5