Dès les premières pages, il se passe quelque chose. On ne sait pas tout de suite que ce père parle d'un enfant qu'il vient de perdre. On pourrait s'imaginer que Clément rentrera du collège comme chaque soir, le pantalon trop bas et du rap français à fond dans ses écouteurs.
Clément ne rentrera pas, Clément est bêtement passé sous les roues du métro.
Cette manière de nous faire rentrer dans le nouveau quotidien de ce Papa complètement désoeuvré devant la perte de son fils est violente, on ne peut pas rester indifférent.
Nicolas Fargues souligne aussi la difficulté de s'occuper d'un ado qui ne dit pas grand chose de son quotidien mais qui, tous les jours, essayera d'être à la hauteur de son âge, de plaire aux racailles et aux filles, et d'éviter les moqueries. Qui (on s'en doute même si rien ne l'indique précisément) mettra sa vie en péril pour un défi absurde lancé par un de ces caïds qu'il vaut mieux avoir à la bonne.
C'est un livre très dur et très intense sur le deuil et la perte d'un enfant. L'auteur aborde le deuil sans mièvrerie mais avec une très jolie plume.