https://www.benzinemag.net/2024/03/14/un-animal-sauvage-de-joel-dicker-pas-de-quoi-rugir-de-plaisir/

Quand on demande à Joël Dicker quels sont ses secrets d’écrivain, quelles sont ses méthodes d’écriture, il dit souvent qu’il ne fait pas de plan, qu’il écrit ses romans sans connaître la fin par avance, découvrant l’histoire en même temps qu’il l’écrit. Une méthode qui parfois fonctionne plutôt bien comme dans le roman qui l’a fait connaître, La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, ou encore dans le précédent L’Affaire Alaska Sanders, mais qui donne aussi, parfois, des ratages, comme avec le dernier en date, Un animal sauvage.


Écrivain à succès, bénéficient d’un lectorat fidèle, Joël Dicker sort des livres à fort tirage et donc sans trop de pression… mais ce n’est pas une raison pour se laisser aller à trop de facilité, comme c ‘est le cas dans son 7e roman, où il use et abuse des rebondissements et de retours en arrière à ne plus en finir, réduisant ainsi considérablement l’effet de surprise propre à ce type de mécanique.


Un animal sauvage met en scène un couple : Sophie, une séduisante avocate, et son mari, le tout aussi charmant Arpad Braun, travaillant lui dans une banque d’affaires. Installés dans une maison d’architecte, appelée dans les livre « la maison de verre », ils sympathisent avec un couple de voisins : Greg, policier dans une brigade d’intervention, et Karine, une vendeuse, tous deux habitant un modeste pavillon d’un quartier appelé « la verrue ». Fasciné par Sophie, Greg (en prétextant un jogging) va l’espionner chaque jour, au petit matin, l’observant discrètement à travers les grandes baies vitrées de sa maison. Et puis un jour, il se rend compte qu’un autre homme guette les allées et venues de la famille Braun. Qui est ce mystérieux espion, et que veut-il ?


Se met alors en place alors un jeu d’allers et retours entre passé et présent qui va permettre au lecteur de découvrir le passé trouble de Sophie et Arpad, qui, derrière leur image de « couple modèle », cachent bien des secrets…


Même si l’on ne considère pas Joël Dicker comme un grand auteur de polars, on peut reconnaître néanmoins que parfois, il a la recette parfaite pour concocter des page-turners sacrément efficaces, avec des histoires touffues et complexes, comme c’était le cas dans L’affaire Alaska Sanders.


Malgré une intrigue qui démarre plutôt bien, en tout cas assez captivante dans sa première partie, le récit finit par tourner en rond à peu près à la moitié du livre. Joël Dicker se perd alors dans une histoire, au final, trop tarabiscotée, bourrée de bons sentiments, avec des dialogues d’une grande platitude qui laisseraient presque à penser, par moment, que l’on est plus dans une télénovela brésilienne que dans un roman policier. Ajoutez à cela des incohérences trop nombreuses, des personnages trop stéréotypés qui tournent à la caricature, des situations bien répétitives, une histoire interminable, et vous aurez un roman, au final, sans âme, sans relief, sans aspérité.


BenoitRichard
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le 18 mars 2024

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Ben Ric

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