Que c'est déprimant, Un barrage contre le pacifique. Marguerite Duras sait indéniablement y faire quant il s'agit d'instaurer des atmosphères singulières. Qui pourrait rester insensible aux illusions de cette triste mère qui tombent à l'eau, aux râteaux incessants que Mr Jo se prend, au mal être de Joseph; juste à la misère qui émane de cette colonie asiatique ?
Chaque personnage suit un cheminement psychologique, chaque décor est décrit et analysé au peigne fin, chaque détail se voit décuplé, chaque phrase est construite de manière à happer son lecteur grâce à ses répétions instaurant une vitesse de croisière au tout. Comme ma phrase, ce bouquin, malgré sa qualité certaine, est juste lourd.
Je n'ai absolument pas accroché à cette narration (heureusement moins retors que celle du Ravissement) qui prend trois plombes pour décrire le moindre décor, le moindre objet, le moindre sentiment. Et ce, tout au long du livre. Duras nous prémâche trop le travail, elle ne laisse plus à son lecteur le loisir d'imaginer ou prolonger ses dires. Tout semble déjà dit, on ne fait que gober mollement la tristesse qu'elle nous livre. Juste déprimant.