D'accord, le roman n'est pas uniquement là pour raconter, rapporter, soulever les intrigues. Oui, on devrait se satisfaire intellectuellement de simples ambiances, d'une atmosphère... Lire l'ennui n'est pas ennuyeux, etc etc. Dans les faits, j'aime qu'il se passe quelque chose, je ne sais pas, n'importe quoi, simplement de quoi nous faire toucher quelque panel d'émotions !

Ici, on suit les pérégrinations d'un couple ordinaire en vacances dans une ville dont on devine qu'il s'agit de Venise, bien que l'auteur ne nous le dise pas explicitement, de manière peut-être à conférer davantage encore à ce roman ce côté commun.
Finalement, c'est peut-être ça qui m'ennuie. Ian McEwan ne nous fait pas rêver, il nous dégoûte. On observe ce couple en décrépitude et on ne peut s'empêcher de penser que ce sera notre propre lot un jour. Rien à partager, rien à échanger, s'insupporter l'un l'autre. Normal, quoi !
Donc, nos compères sont là, à traîner sans goût dans la ville en se répétant à l'envi qu'ils sont « en vacances », pour se donner du courage ou pour se persuader que tout va bien. Ou pas, je crois qu'ils n'essaient même pas de se convaincre de leur 'bonheur' ou de donner le change : tout va à vau-l'eau. Pourquoi les couples finissent inexorablement par jeter l'éponge ? Même si c'est un autre débat, je suis toujours étonnée de voir que l'on puisse terminer par considérer son partenaire comme un être indigne de toute explication. On s'inflige cette vacuité stérile, on s'afflige l'un l'autre. Bon, j'extrapole.

Au détour d'une rue, ils rencontrent un homme plutôt entreprenant qui les entraîne à sa suite, les invite à dîner, puis à l'accompagner chez lui, où il leur présente son épouse. On commence à se demander pourquoi notre couple se laisse mener par le bout du nez de la sorte, mais également ensuite pourquoi il continue de fréquenter ce duo étrange, alors que de multiples signes avant-coureurs devraient lui mettre la puce à l'oreille.
Je ne dévoile pas la fin, mais elle vire au grand n'importe quoi.
Je n'ai pas aimé, et je me demande comment Ian McEwan peut ainsi passer du tout au tout.
Sauvage
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le 25 sept. 2011

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