Bouffons des pages

Corinne est une jolie jeune femme de dix-huit ans. Elle tombe amoureuse de Laurent qui est coureur de jupons, paresseux et ivrogne. Ce roman se déroule au début du XXe siècle. Il est tellement bien rédigé que vous ne pourrez laisser « Un bonheur si fragile » de côté.

L'auteur se nomme Michel David. Il a également écrit plusieurs sagas dont : « Le petit monde de Saint-Anselme », « La poussière du temps », « À l'ombre du clocher » ainsi que « Chère Laurette ». Je dois vous avouer qu'avant la lecture de ce premier tome d'une série de trois, je ne connaissais pas l'écrivain. Avec son style fluide et sans ambiguïté, croyez-moi, je vais remédier à la situation. J'ai tout simplement adoré.

Séparé en petits chapitres, il nous est facile de respirer tout en parcourant ce livre. On ne se sent pas pris au piège dans une tonne de feuilles et ceci nous permet des pauses ici et là. Cette structure me plaît agréablement, elle est juste parfaite pour une lecture de chevet. Il faut spécifier que le document contient 527 pages, ce qui en fait un gros tome.

Nous suivons ainsi les péripéties d'une jeune femme mariée. Nous plongeons dans ce monde passé à deux pieds. Les discussions sont superbes et bien réalistes. Par contre, j'aurais écrit quelques phrases un peu différemment par exemple dans certaines conversations : « À cette heure », j'aurais plus tendance à utiliser : « À c't'heure ». Ces infimes choses nous coupent parfois dans notre élan. Un dialogue doit, bien sûr, être rédigé en bon français, mais jusqu'à une certaine limite. L'accent joual du temps doit nécessairement y apparaître aussi, c'est l'ambiance et la couleur du Québec. Mais ce petit accroc est tellement peu comparé l'enthousiasme à lire ce texte.

Que dire des personnages : le beau-père mercantile, avare, la belle-famille « différente des autres », la maisonnée chrétienne, joyeuse et aimable, le conjoint ivrogne, paresseux et la mariée naïve, jolie et inventive. Il y a de tout pour tous les goûts.

Je m'empresserai d'entamer le tome 2 que je boufferais pareillement, car je crois avoir trouvé un écrivain québécois qui réussit à m'emmener facilement dans un imaginaire. Je découvre également que j'adore les romans historiques québécois.

Mots clefs : Sublime, simple, historique et bien structuré.

C'est donc à lire. J'accorde une note de 9 étoiles sur 10.