Ce roman est CLASSÉ ADULTE, ce n'est pas un roman pour jeunes adultes, encore moins pour les ados et compte tenu de la présence de relation toxique, de violence sexuelle gratuite et d'objectivisation de la Femme, de grâce, ne remettez pas cette chose dans les mains de notre jeunesse, ce ne serait pas leur rendre service. Foi de libraire jeunesse.



Résumé maison: Dans un monde où les humains sont en quelque sorte l'espèce fragile et misérable, parce que l'espèce dominante est celle des Faë, dont le monde est partagé en Cours, Feyre, une jeune femme, tue un de ces immortels. D'ordinaire, on puni ce crime par sa vie, mais Feyre est belle, donc le Roi de la cours du printemps décide plutôt de la garder pour lui. Ainsi, la petite demoiselle va quitter sa vie passée à faire survivre une famille ingrate qui se tourne les pouces en regardant pousser le gazon, pour finir dans un palais, à manger des mets raffinés, à peindre des tableaux et trouver milles excuses pour être la plus désagréable possible avec les deux seuls habitants dudit palais. Pour couper court à ses jérémiades et ses pitoyables tentatives d'évasion, le Roi décide de donner une somme considérable d'argent et un palais aux membre de la famille de Feyre. Puis, c'est l'idylle entre le Roi magnifiquement beau et l'humaine, magnifiquement belle, qui vont même finir par se découvrir cinquante nuances de baises ensemble. Ah, à quoi bon! Même faire un résumé est une torture! S'ajoute à ce tableau désespérant une Reine évidemment jalouse, son ténébreux beau mâle de service ( qui va très probablement devenir le nouvel amant de Feyre), une énigme mortelle dont la réponse est à peu près aussi évidente qu'un nez en pleins visage et une transformation en créature magique à la façon Bella Swan.



Honnêtement, ce scénario est très boiteux et par moment, affligeant de bêtise.

Je tiens d'emblée à dire que cette histoire et trop similaire avec le conte classique de la belle et la bête, mais dans ses pires dimensions. Mais contrairement à la version de Disney, où Belle se découvre des sentiments pour la bête bien après s'être vue relâchée, ici Feyre ( quel nom mal choisi) se découvre des sentiments pour la personne qui lui sert de geôlier. Malaise. Ça c'est du joli syndrome de Stockholm en action. Bon, le véritable syndrome se caractérise par un développement d'empathie pour son bourreau/persécuteur/geôlier, mais on comprend le principe: Ce personnage s'entiche de l'homme qui l'a kidnappée. Un personnage indéniablement stupide qui fini par tout donner à l'autre, après de vaines et puériles tentatives d'évasion et ce malgré le fait que plusieurs crimes de nature physique, psychologiques et sexuelle ( beaucoup de sexe) ont été commis contre elle.



À partir d'ici, il y aura des divulgâches - et beaucoup d'amertume.



Je souligne le fait que cette histoire n'aurait pas eu lieu n'eut été du physique avantageux de ladite Cendrillon- oui Cendrillon- c'est une petite ménagère victimisée . le faë ne se serait pas découvert une soudaine miséricorde si le personnage n'avait pas l'air - passez moi l'expression - baisable et désirable. C'est d'ailleurs en baise que tout cela va finir.



Le rythme de ce livre était quand à lui bien parti, avec une héroïne plutôt entreprenante, même si désagréable de personnalité , un scénario rondement mené bien que boiteux, un bon élément déclencheur bien machiste Bref. Lorsque je suis arrivée au milieu de l'histoire, au moment où on apprend que Feyre n'a plus besoin de s'enfuir car sa famille est désormais dans l'opulence ( sans raisons), on dirait que tout s'est effondré. La question suivante se formule dans ma tête: "Ok, et donc, on va où avec tout ça?" Comme Feyre souhaite retrouver sa vie de victime et que le motif disparait...il n'y a rien pour soutenir l'intrigue. le suspense est retombé à plat, on se contente de suivre Feyre dans son amourette avec le Fae ( alias la bête), les escarmouches entre immortels et pour finir, son retour à la maison. Ce personnage nous fait sentir qu'elle n'a plus de raisons de vivre et donc, l'action en elle-même devient lente et floue. On dirait que ce qui était au début un train roulant s'est transformé en trottinette! J'ignore si c'était l'intention de l'auteur de sentir le rythme s'épuiser ainsi, mais sur moi, l'effet est lourd, agaçant et je peine à finir le livre.

Puis, la voilà de retours en sol immortel...dans les bras du deuxième homme qui compose habituellement le triangle gars-fille-gars d'environ 95% des histoires d'amour en jeunesse.

Encore ce foutu triangle! Et ce deuxième mâle est une ordure dans tous les sens du terme, ça ne vaut même pas la peine de dresser un profil psychologique de cette parodie d'homme, il tient un un mot: "Salopard". Faut vraiment pas être bien dans sa tête d'objectifier une personne pour son bon plaisir, mais ça, il a ça en commun avec l'autre imbécile-au-prénom-moche. Je peste sur ces personnages supposés être des "mystérieux incompris indociles", qui ne sont rien de tout ça, juste des immatures sexuellement déviants hyper-contrôlant. Et c'est supposé être sexy?



Je suppose que ce triangle va s'intensifier au fil des autres tomes ( mais je compte pas les lire pour m'en assurer). On en reviens encore à la même histoire que pour tant d'autres livres jeunesse ou adulte: Il étais une fois miss ordinaire qui est en fait spéciale et qui a défaut d'être indépendante d'esprit, va devenir le trophée à gagner entre deux mâles alphas mystérieux, l'un blond, l'autre noir". Incroyable que cette salade se vende encore après avoir été remaniée à toutes les sauces.

C'est triste de voir Feyre, qui malgré un caractère exécrable, semblait avoir au moins une colonne solide, prendre le même chemin que toutes les protagonistes de Jeune Adulte ( même si, je le répète, ce navet est classé Adulte), c'est-à-dire celui de la fille spéciale ultra-belle qui est sujette à toutes les convoitises de mâles alphas dominants ténébreux . Et ce n'est pas le seul hic.



Son histoire de famille ne fait pas sens. Feyre est la benjamine qui a été forcée, à 8 ans, de prendre soin de ses proches tous plus vieux qu'elle par sa mère, ce qui me fait douter de son jugement maternel et intellectuel. Mais bon, personne n'a ni l'un ni l'autre dans cette histoire, alors...Par la suite, elle se découvre soudain des talents de chasseresse ( tient bonjour Katniss!), ce qui est en soit assez peu crédible. Comment diable a-t-elle apprit avec deux soeurs feignasses et un père dépressif? Mystère. Ce qui me fait penser que je ne comprend pas comment elle supporte ces imbéciles qui lui servent de famille. Allons donc! Assez de couilles pour tuer un être quasi-divin qui ne lui a absolument rien fait, mais pas assez pour ne plus être la Cendrillon de service? Grossière erreur de psychologie, mais bon, toute la structure psychologique est gravement défaillante dans ce roman.



Je remarque, en outre, une tendance assez vicieuse chez les autrices qui versent dans le style "livre pour jeunes femmes", soit celle de proposer des "romances" de type "ennemie à amoureux". Déjà, relativisons. Feyre et son fäe au prénom moche ne sont pas "ennemis". Ils appartiennent à deux espèces qui ne s'aiment pas. Il n'ont pas de divergence de valeurs. Bref, ils ne peuvent pas être "ennemis", ils ne se connaissaient même pas. Un ennemis, il me semble, est une antithèse de soi, un antagoniste qui œuvre soit à détruire tout ce qui est cher au protagoniste ou qui va à l'encontre des valeurs du héro sur des enjeux qui lui sont très chers. Ensuite, Prénom-moche n'est pas non plus cruel, il est surtout macho et stupide. Néanmoins, là où la relation est toxique repose sur le fait qu'il l'a kidnappée pour son joli cul, abuse d'elle et fait passer tous ses besoins avant les siens. Feyre est un jouet, en somme. Ce que les autrices de ce genre de patron malsain aime faire surtout, c'est de faire passer la relation d'un extrême à l'autre, mais plus souvent qu'autrement, la fille passe de " Je ne suis pas ta chose-je-fais-ce-que-je-veux" à "oh-tu-baises-bien-je-suis-toute-à-toi!". Ce que je vois surtout, c'est que ce n'est finalement que le degré 0 de la relation, à savoir la baise. Pas de valeurs partagés découvertes, pas de projet commun élaboré, rien de rien sur le respect et la complicité, et côté consentement, ouch! On a encore un "Non-mais-prend-moi-quand-même-je-ne=peux-pas-dire-oui-parce-que je-suis-forte-et-indépendante".



J'ai mal juste à repenser à cette stupide fille qui pratique le consentement comme une de ses agaces crées par les lentilles masculines du cinéma. Non, c'est NON! Et quand un immortel te dit de te tenir loin parce qu'il s'organise une orgie de sexe avec son harem de fées, Feyre - bordel, TU TE TIENT LOIN! Mais non, après avoir fait des tentatives de fuites aussi bancales qu'inutiles, soudainement, on parle de sexe, forcément que ça intéresse notre petite victime sans cervelle.

Une autre belle connerie est le fait que le geôlier de Feyre va récompenser l'asservissement de celle-ci par ses proches en les replaçant dans leur vie mondaine de nantis, comme ils l'étaient autrefois. Mais, bon sang, pourquoi?! Ah, oui, parce que notre Cendrillon veut quitter ce monde féérique qu'est sa cage dorée pour regagner le foyer familiale dysfonctionnel, pauvre comme la gale et où personne ne se montre reconnaissant. Donc, logiquement, on paie la famille pour qu'elle n'ait plus de raison d'aller cultiver son complexe d'infériorité auprès d'eux ( notez le sarcasme). Plus je repense à cette histoire, moins je comprend son succès.



J'en sors donc abattue, navrée de voir encore un personnage féminin ramené à sa plus simple expression et un conte réécris salement transformé en crêpage de chignons entre mâles tout-puissants pour une idiote d'humaine insupportable. On pense à tort qu'une protagoniste forte c'est une fille forte en gueule capable de se battre: erreur. Une fille forte est capable surtout de se défendre son intégrité et penser par elle-même. Une fille forte est capable de mener sa vie sans ingérence en restant fidèle à elle-même. Dans cette optique, Feyre est donc très faible. Elle va prétendre le contraire tout du long, mais dans les faits, elle souffre non seulement de son intelligence déficiente, mais aussi de sa dépendance affective non assumée.



La plume est moche, je ne vois pas d'autre mots. Il y a un nombre effarant de répétitions et d'emphases, un vocabulaire bestial récurrent, histoire qu'on comprenne bien que nous avons une"bête", merci de nous prendre pour des imbéciles. Les phrases sont très simples, les répliques beaucoup trop courtes et très clichés, prévisibles même. On sent les vieux restes réchauffés au micro-onde issu des romans Harlequins. Les descriptions manquent de clarté et le style est "lourd, Très lourd", pour reprendre la manie de l'autrice de tout répéter en petite coupure. Bref, d'un strict point de vue de Lettres, ce roman est horrible et basique. Je comprend qu'on puisse aimer un style facile, mais là, c'est pousser beaucoup trop bas.



On devrait songer à créer une sorte de section porno-Fantasy, comme ça on pourrait y mettre tous les navets qui suremplois le sexe à défaut de savoir faire un scénario cohérent et qui se donne des allures de Fantasy alors qu'ils ont des scénarios de romans sentimentaux bourrés de sexe hétéronormé ( Rappelez-vous mesdames, la pénétration "profonde" ( si, c'est bien ce qui était écrit) est la seule façon de jouir!)



Ah, oui, et comme l'ont fait remarquer d'autres lectrices, même le monde présenté est calqué sur un autre: la géographie est simplement la carte inverse du monde de Trône de fer. Quand on crit au génie pour ce roman, honnêtement, ça me ferait presque rire jaune.



Cette série est pour moi la preuve manifeste que même un navet peut être un Best-Seller, surtout avec des influenceuses payées pour l'encenser et du marketing lourd pour nous faire avaler sa profonde médiocrité.



Classé adulte fantasy ( même si c'est insultant de classer cela en Fantasy vu la médiocrité de l'univers en présence et qu'il correspond plus à de la new Romance bien toxique style Dark Romance qu'à de la réelle Fantasy).



Catégorisation: Roman Fantasy étranger, Avertissement: 18ans+, littérature adulte

Note: 1/10

Shaynning

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