Le dernier roman de Lewis, *Un visage pour l’éternité*, prend la forme d’un journal tenu par la laide Orual, sœur de la belle Psyché, dont la beauté équivaut aux dieux. Une forme très pertinente pour le récit qui suit : Orual fait un procès aux dieux. 
L’écriture est fluide, agréable et entraînante. Elle nous emmène à continuer ce récit d'aventures mais avec pour moi en tout cas une impression de manque cruel comme si le récit avait un profond vide. Les événements s’enchaînent, on comprend vite les enjeux des relations ( exposés très bien pourtant, la psychologie s’intègre parfaitement dans le texte sans apparaître clairement, on ressent toute la force des sentiments de Orual pour le Renard ou pour surtout Bardia) sans qu’ils soient plus approfondis et on attend patiemment la fin annoncée dès le début du journal.
Pourtant, on pourrait penser que la fin d’un livre ne sauve pas, mais cette fin là, qui ne se contente pas de conclure l’histoire, cette fin là elle reste gravée dans les mémoires. Elle apporte la poésie aux cœurs ébranlés, la réconciliation mais sans complaisance, et de nouveaux mystères mystiques.

Ici vous pouvez spoiler !


  Comme le titre l’indique : *Un visage pour l’éternité*, qui fait parti de ces titres qui permettent au lecteur de se créer un chemin dans son esprit, la fin est pureté et apaisement. Ce qu’on pensait récit fataliste est en fait récit d’espérance et de foi en l’homme. On revient sur la vie d’Orual avec un deuxième œil, un deuxième point de vue complètement opposé. Pourtant ce deuxième point de vue, c’est encore le sien. Orual revient sur ses actes et ses sentiments libérée de sa haine et jalousie envers les dieux. Tout apparaît alors clairement c’est un procès contre elle-même, une introspection juste. 

La fin sauve toute l’histoire. Donc, le début doit aussi apparaitre comme légitime et avec tout son sens. Il n’y a pas de début sans cette fin, ni la fin sans ce début.
Ainsi, c’est un livre particulièrement percutant et juste. Les sentiments d’une femme laide avec deux facettes soit un amour inconsidéré soit un amour égoïste. Une femme qui ne pourrait être considérée que comme un camarade d’arme par tous les hommes. Une femme qui ne sera pas aimée d’amour.
Pourtant l’enjeu de la pièce ne se concentre pas sur quelqu’un qui l’aimera. Jamais cela n’arrivera. L’enjeu réside dans la réconciliation avec soi même d’Oural et la réconciliation avec les dieux.
Au final, je dirais que je recommande quand même vraiment ce livre car il complète parfaitement l’œuvre de Lewis et qu’il est trop peu reconnu. Surtout pour cette dimension mystique qui convient totalement à l’auteur.
nana-
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le 26 mai 2021

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