Je n’aurais jamais acheté ce livre au vu du résumé, le fait que ce soit le Goncourt a évidemment fait le travail.
L’histoire est finalement assez quelconque, on n’entre jamais réellement dans le cœur du groupe des fascistes, ni même celui de l’Église, ni même celui de la famille Orsini. L’intérêt à mes yeux se trouve dans le dépaysement géographique, en Italie (que je ne connais pas du tout et pour lequel j’ai peu d’intérêt), principalement entre 1916 et 1941 (bien que là encore c’est effleuré), le personnage de Mimo très humain (whatever that is supposed to mean), la touche de mystère entre le passé et le présent, et surtout tout le rapport à la sculpture.
Les velléités de présenter au travers de Viola les difficultés d’une femme à mener la vie qu’elle veut m’a laissée froide. Pour être respectable comme un homme, elles doivent toujours ne pas avoir d’intérêt pour l’autre sexe et être exceptionnellement/anormalement intelligentes, ce que je trouve dommage. Après c’est son histoire et elles doivent/devaient bien exister.
Le fait est que j’ai trouvé Viola assez désincarnée, trop improbable.
A bien y réfléchir je ne comprends même pas l’amitié entre elle et Mimo, l’importance qu’elle aurait, ni même pourquoi elle existe à part parce qu’elle dit qu’ils sont « jumeaux cosmiques » de mes deux parce que c’est une fi-folle.
En vrai elle n’avait pour moi d’intérêt que via le mystère créé dès le début sur la présence de Mimo dans un monastère et le lien que je cherchais à pouvoir faire avec.
Pour autant ma lecture a vraiment été agréable et fluide. J’ai apprécié suivre Mimo. Je suis ravie qu’il soit nain, en ce sens qu’il puisse exister des histoires avec des personnes de petite taille, que ce soit évidemment quelque chose qui impacte leur vie sans en faire toute l’histoire. Parallèlement quand j’essayais parfois de visualiser les choses ça rendait le tout un peu improbable. Il n’est jamais question d’attirance amoureuse avec Viola, même pour évoquer le fait que sa taille puisse être un frein. Il entretient une relation avec une femme super belle malgré sa taille, comme pour compenser le fait qu’il ne soit pas avec Viola et dire que ce n’est pas un sujet, que sa masculinité est sauve. Je sais pas trop quoi en penser.
Je le mentionne parce que ça m’a traversé l’esprit mais on peut aussi s’en foutre.
Le découpage laissant planer un mystère caché dans le monastère était stimulant. In fine c’est bien moins excitant que ce à quoi je m’attendais mais j’ai trouvé l’explication satisfaisante et belle.