Robinson Crusoé version années 68

Vendredi ou la vie sauvage est un livre que j'ai déjà du lire à l'école parce qu'il me disait clairement quelque chose. J'en gardais un plutôt bon souvenir mais sans avoir de détail en tête.

Après toutes ces années qu'en est il ?

A la relecture, il apparait que le livre cible à la fois les adultes et les enfants avec un ton plutôt mature et non condescendant ( sans être décalé comme Roald Dahl ).
Le récit est simple et ça se lit vite ( il m'a fait moins de 2h30 pour lire l'histoire et la postface ).
C'est une critique qui est difficile pour moi notamment parce que je n'ai pas lu le Robinson Crusoé d'origine ( et je ne savais pas qu'il y en avait un ).

Si j'ai bien compris, l'auteur a repris le livre ( qui commence sacrément à dater ) et a réécris l'histoire à partir de la seconde moitié.
On peut ainsi voir deux phases bien distinctes avec d'un côté l'arrivée de Robinson et sa découverte de l'ïle puis l'arrivée de Vendredi.

L'arrivée de Robinson dans un accident se fait de manière plutôt simple. Je dois avouer que j'ai eu du mal à comprendre comment Robinson peut découvrir le chien du bateau alors qu'il est là depuis assez longtemps et que l'île ne semble pas gigantesque ( le chien ne l'avait pas trouvé non plus ). C'est pour moi le premier illogisme et l'auteur le relève par son personnage d'ailleurs.
Le second étant la facilité avec laquelle Robinson arrive à tout faire tout seul. Il a des moments de déprime passagers mais à part cela, les difficultés semblent se résoudre d'elle mêmes ( c'est orienté pour enfant mais quand même ... ).

L'arrivée de vendredi et des indiens relance le récit. Déjà parce que la mort des indiens est assez hard ( ils sont tués puis découpés et jetés au feu, je ne m'y attendais pas ). Lui même sera transformé en esclave puis prendra le pouvoir pour une nouvelle société "sauvage".
Bon, je passerais sur le mythe du bon sauvage et de tout ce qui environne cette partie. C'est clairement les années 68 qui s'expriment. C'est joli mais franchement naïf. En tout cas ça contrebalance Robinson et sa rigidité de la première partie.

Au final, le mousse est renommé Dimanche ( il n'a même pas son mot à dire et perds son nom au passage, le pauvre ). Vendredi quand à lui finira le récit en véritable esclave cette fois ci.

Beaucoup de points restent en suspend dans ce livre le mettant un peu sur un entre deux adulte / enfant plutôt vers l'enfance.
Déjà, toute la sexualité est mise de côté. L'histoire avec la chèvre m'est apparue comme un sous entendu assez explicite. Vendredi en attendant du lait ( donc il fallait qu'elle soit inséminée ), Andouar ( le bouc dominant ) et son arrivée ... Pas hyper subtil. On a tout de même Robinson qui se retrouve sur une île pendant 28 ans donc bon ...
L'île est habitée par toute une flopée d'animaux qui semblent être apparus ici et vivre en vase clos ( sans problème de consanguinité d'ailleurs ).

Bref, sympa et rapide à lire. Discutable sur bien des aspects mais pour des enfants c'est une première lecture plutôt agréable.