Du post-apo haut de gamme à la hauteur de son grand frère.

Un excellente surprise que ce roman d'Andreï Dyakov ! J'avais beaucoup aimé "Metro 2033" et je m'attendais en débutant la lecture de "Vers la lumière" à une histoire de qualité moyenne exploitant l'univers créé par Dmitry Glukhovsky. Mais point du tout ! Le roman de Dyakov est largement à la hauteur de l'ouvrage fondateur de cet univers post-apocalyptique fascinant. Les personnages de Taran, de Gleb et des autres stalkers sont savamment construits et l'on s'attache très vite à eux, plus même peut-être qu'à l'Artyom de "Metro 2033". Les deux tiers du récit se passent en extérieur et pour cette raison il émane du Saint-Pétersbourg de Dyakov une atmosphère moins étouffante que celle du métro moscovite et l'action y prend le pas sur les intrigues politiques. Dans la suite tout aussi réussie intitulée "Vers les ténèbres", l'auteur raconte en postface son jeune parcours littéraire et nous apprend que "Vers la lumière" a été rédigé en deux mois ! Chapeau bas ! Bravo aussi au traducteur Denis Savine auquel les livres ("Metro 2033", "Metro 2034", "Vers la lumière" et "Vers les ténèbres") doivent une immense part de leur succès en France.

Du côté des défauts, et il y en a peu, je relèverai simplement les quatre points suivants :

- La présence très en retrait des rares personnages féminins (comme dans la plupart des œuvres de sf russe). La stalker Natha pourrait aussi bien être un homme.

- L'aspect trop monstrueux des mutants. On se demande si la faune pourrait vraiment évoluer à ce point en vingt ans même en présence de fortes radiations.

- l'omniprésence dans le texte, par ailleurs fort bien écrit/traduit, de l'expression "couler un regard en coin vers..." et de l'adjectif "cyclopéen".

- La faible qualité de la carte du métro pétersbourgeois, tronquée sur la droite et incolore alors que l'auteur fait souvent référence à la couleur des différentes lignes. "Trucmuche arriva à l'intersection de la ligne rouge et de la ligne bleue... " Oui, mais c'est lesquels ?

En dépit de ces quelques détails, je n'hésiterai pas à qualifier ce livre de chef-d'oeuvre et j'encourage les fans de littérature post-apo à se plonger dans la suite et dans les livres de Glukhovsky, père fondateur de cet univers fascinant.
Nairolf
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le 25 sept. 2013

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Nairolf
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Un très bon substitut aux romans de Glukhosky !

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