le 27 oct. 2019
C'est trop clic-clic
Mon Ted™ est vidé de son liquide nutritif. Premier réflexe du matin, j’enfile mes lentilles de contact AugEyez™ qui me permettront de me donner l’illusion que le monde n’est pas cloisonné à ma pièce...
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Cette dystopie décrit une société régie par les algorithmes, dans laquelle les temps de loisirs, d'amitié et d'amour (de sexe) sont savamment calculés et doivent être régulièrement dépensés, au risque de voir apparaître un algorithme du bonheur, qui se chargera de rééquilibrer les choses coûte que coûte. Dans ce monde absurde, le personnage principal, Sylvester Staline, comme tout bon citoyen (lui-même porte le n° X23T800S13E616), passe son temps à travailler (il fait tourner des cubes colorés) sans jamais sortir de son logement, muni de ses lentilles de contact et de ses prothèses auditives à réalité augmentée (premiers réflexes du matin) qui lui permettent d'être constamment connecté. Malheureusement, il a la fâcheuse habitude de se suicider tous les soirs.
Tout le talent de Jean Baret est de faire ressentir l'aliénation du personnage en aliénant le lecteur par une succession de chapitres très semblables les uns des autres, chacun décrivant un jour de la vie de Sylvester. Dans cette course en rond, où se répètent jusqu'à l’écœurement les mêmes gestes, les mêmes paroles, les mêmes situations, le grain de sable qui s'immisce discrètement devient la planche de salut du lecteur, qui espère sortir enfin de ce puits sans fond.
Le monde décrit dans Vie™ est, je crois, encore plus glaçant que celui de Bonheur™. En effet, en suivant les aventures de Sylvester, qui semble ne pas aimer la vie que les algorithmes ont choisie pour lui, on est confronté à une réalité des plus perverses : rien ne "l'oblige" à la vivre. Il n'a simplement pas l'idée d'une alternative. Sa vie est ainsi depuis sa naissance et elle est la même pour toute personne avec qui il est en contact. C'est juste "comme ça".
Difficile de sortir de cette lecture sans un abîme de réflexion sur l'ineptie de notre propre société, d'autant plus dans ses dérives actuelles. Difficile d'en sortir non plus sans saluer le talent de Jean Baret, encore une fois confirmé dans cet ouvrage.
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Créée
le 12 déc. 2020
Critique lue 97 fois
le 27 oct. 2019
Mon Ted™ est vidé de son liquide nutritif. Premier réflexe du matin, j’enfile mes lentilles de contact AugEyez™ qui me permettront de me donner l’illusion que le monde n’est pas cloisonné à ma pièce...
9
le 12 oct. 2019
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