Wonder : un enfant (presque) comme les autres

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August Pullman est un jeune garçon différent. Une grave malformation faciale le place en marge de la société depuis qu’il est né. Le monde n’est pas tendre face à la différence, August et sa famille le savent bien. Mais qu’à cela ne tienne, cette année, August va braver les remarques et autres signes de rejet : il va faire sa première rentrée scolaire en sixième. L’univers des adolescents sera-t-il assez compréhensif et tolérant ? August survivra-t-il à l’incompréhension d’autrui ?

Mon avis

Ce roman traîne dans ma pile à lire depuis presque 4 ans. Je l’avais trouvé au prix de 6€ en librairie d’occasion, je n’avais donc pas hésité à l’acheter mais je ne l’avais pas sorti depuis. Pourtant, il me faisait terriblement envie. Il a fallu attendre l’annonce d’une adaptation cinématographique pour que je le commence enfin, et je ne regrette vraiment pas ma lecture (même si je n’ai toujours pas vu le film) !

Ce n’est pas facile de parler d’un roman qui nous a énormément touché. Dans Wonder, on peut passer du rire aux larmes en quelques secondes, et éprouver une colère indescriptible la minute d’après. Pourquoi regarder quelqu’un comme cela parce qu’il a une malformation ? August est un être humain, et comme tous les autres êtres humains, il a le droit d’être respecté. Tous les jours, je croise quelqu’un d’un peu différent physiquement (cicatrice, malformation, tâches sur le visage…) mais après tout, tout le monde est différent. Je ne comprends pas les gens qui baissent les yeux, qui n’osent pas regarder les autres à cause de ce genre de détail. Je trouve cela aberrant.

Dans le livre de R.J. Palacio, nous avons l’opportunité de découvrir l’histoire d’August à travers les yeux de plusieurs personnages. C’est ainsi que nous suivons August, le personnage principal, Via, sa soeur, Summer, l’une de ses amies, Jack, l’un de ses amis, Justin, le petit-ami de Via, à nouveau August, Miranda, une amie de Via, et une dernière fois August. Ces nombreux points de vue nous permettent d’en apprendre davantage sur la manière dont la malformation d’August influence son quotidien mais également celui des autres, en bien comme en mal. Le lecteur prend ainsi conscience du fait que les choses sont parfois bien plus complexes qu’elles n’y paraissent et que les pires intentions que l’on peut parfois porter aux personnages ne sont tout simplement que le reflet de leur mal-être. August n’est pas le seul à souffrir dans cette histoire, son entourage est également fort affecté de son entrée en sixième.

J’ai lu ce livre presque d’une traite. Les chapitres sont courts, la plume de l’auteur est fluide, agréable et va droit au but. Les sentiments prennent le pas sur les longues descriptions, nous sommes constamment dans le moment présent et R.J. Palacio nous dévoile les émotions de ses personnages sans aucune retenue, à travers des mots d’enfants. Certains passages sont touchants, d’autres sont bouleversants, et parfois (oui, parfois) on se permet un franc moment de rigolade.

Néanmoins, je ne vais pas vous mentir, cette histoire est tout de même assez édulcorée. Dans la vie, les enfants sont beaucoup plus méchants les uns envers les autres que dans Wonder. Certains ne sont pas tolérants mais dans l’ensemble, j’ai trouvé qu’ils n’étaient pas aussi violents que ce à quoi je m’attendais. Bien sûr, il s’agit d’un roman jeunesse donc l’auteur ne pouvait pas se permettre d’aller trop loin, mais je trouve cela dommage qu’une histoire aussi poignante soit romancée de la sorte.

Vous l’aurez compris, Wonder fait partie de ces livres qui vous chamboulent, qui v**ous font réfléchir et vous remettre en question face à vos jugements**. J’ai adoré ma lecture malgré le fait qu’elle soit pas mal édulcorée (surtout la fin, mais je n’en dirai pas plus). Je me suis dores et déjà procuré le roman Auggie & me qui nous apporte trois points de vue supplémentaires et j’ai hâte de m’y plonger !