Ce qu'elle ne sait pas...

J'y crois encore. Enfin, un peu. Chat échaudé craint l'eau froide comme on dit. Mais malgré tout, elle est là, dans l'ombre. Depuis presqu'un an je dirais… Sans qu'il ne se passe rien. Mais vraiment rien. On ne s'est meme pas rencontrés. Et c'est totalement de ma faute. Ca a commencé avec ses yeux. Quelque chose dedans. Au début, j'allais sur les sites de rencontre pour faire le plein de nouveaux visages féminins pour effacer un peu mes anciennes relations. Pour tirer un trait. Pour me sentir moins seul peut-être aussi. Mais évasivement. Sans flirter. Pour parler. Je ne recherchais rien. Pour vrai. Simplement pour faire comme tout le monde. La preuve est que je suis toujours inscrit à ces sites. Je reçois meme des messages et des notifications. Mais je n'y vais pas et je n'y réponds pas. Jamais. Pas meme une fois… Elle, oui.

Cette chanson me ressemble un peu. Y a de l'espoir. Mais il y a aussi de la grisaille. Du mélancolique. Mais de l'émotion. Beaucoup. Elton John est efficace dans ce créneau. Le roi lion en est un bel exemple avec sa trame sonore. Ceci étant dit, Elle ne sait pas. Je suis un être humain assez bizarre. Je suis loin d'être comme les autres hommes. Enfin bon, je ne me ramasse pas, je rote parfois, je suis un peu pantouflard, ca oui. Mais au niveau des relations, je suis un vrai géant de papier. C'est pour cette raison que je me cache derriere un masque presqu'exclusivement métal musicalement. Par contre, lorsqu'on apprend a me connaitre, la femme s'en rend bien compte. Je pleure facilement, je sui gris, j'ai un coté justicier assez fort mais la plupart du temps, mon gabarit m'aide à ne jamais aller plus loin que les mots. On dit de moi que j'ai toujours l'air de vouloir tuer quelqu'un. Pourtant, je suis, la plupart du temps, préoccupé, ce qui donne à mes yeux, visiblement(!) un air sévère, parfois méchant. Mais la femme, peu importe ce que je lui raconte, finie toujours quelque mois plus tard, à me percer à jour.

J'y crois encore mais de manière lointaine. J'ai la chienne aussi pour être franc. J'ai vieilli, j'ai grossit, j'ai beaucoup fumé dans ma vie. Je ne suis pas le meilleur coup de la planète. J'ai mes talents cachés bien entendu. Mais j'ai peur. De ne pas suffire. De ne pas être celui qu'on perçoit de l'extérieur. Je n'ai rien d'un manipulateur. Cependant, bon nombre pense que je joue avec mon visage pour montrer que je suis un dur à cuire. Jamais. Et c'est là le problème. En entrevue professionnelle aussi. Mon interlocuteur me perçoit comme une grosse brute qui veut lui dévisser la tête. Simultanément, moi, je suis simplement en train de réfléchir ce qui automatiquement. donne une impression de sévérité. Et si j'ose le sourire, c'est raté. Aussitôt, les autres perçoivent un grand frais qui se croit supérieur. Tout le temps. Depuis mon enfance. Alors, je préfère avoir l'air bête…

J'y crois. Mais ce n'est pas gagnant une face d'enterrement. Et mon étrangeté quelque fois aussi. Un matin, je me lève et je me dis que je vais aller la voir live, sur un coup de tête (...je l'ai fait une fois et ca marche, putain que ca fonctionne, t'as l'air d'avoir une paire de couille de l'enfer...toutefois...plus tard…) et lui apporter un café, entamer la conversation. Je suis capable. Et ce matin là, j'ai la quasie certitude que c'est le moment. Que l'envie de tenir sa main (juste ca pour le moment) est plus forte que mon incertitude. Le lendemain matin, je me sens plutôt comme une merde qui n'a rien à offrir. Paumé, chomeur (c'est compliqué sur ce point, il le fallait…), appartement miteux, un grand adolescent, Gris, taciturne, mélancolique, trop sensible, sarcastique, défaitiste par endroit, rationnel, paternaliste, un enfoiré à ses heures…

J'y crois mais je n'ose pas. Le mouvement dans ma vie n'est pas ma plus grande force. Une certaine paresse mentale qui se complait dans son marasme plutôt que de s'ouvrir à la vie. C'est génétique je pense. Meme que des fois, je m'autodiagnostique comme étant bipolaire. Aujourd'hui, je vais la rencontrer. Ah puis non, fous lui la paix avec ton attitude de lion blessé et inapte pour la chasse. Mais par dessus tout, je deviens un imbécile quand vient le temps d'aimer. Je sais pas pourquoi. Je deviens con. On dirait que ca ne me fait pas. Un peu comme le verre de trop d'alcool. Quand la limite est fixé et que je me sens solide, je fais une bêtise qui anéantit presque automatiquement la beauté du moment. De la maladresse beaucoup. Un affectif. Pas un fauve en rut dans son démon du midi. Rien de tout cela. Je dois réapprivoiser l'amour et les jeux qui tournent autour. Je me connais. elle va finir par enlever l'armure et découvrir que dessous, bah, il y a un homme blessé ici, un frustré là, un amoureux dans le milieu, un tendre, bref, une panoplie de visage complexe qui devient lourd à la longue. Mais quand j'aime, j'aime. Mon amour est toujours honnête. Si je te dis je t'aime, c'Est vrai. Meme quand ca parait le moins.

J'y crois mais j'ai peur. Pas d'elle. De moi. Mais elle me fait rire. J'aime particulièrement ses yeux. Son humour joue avec le sarcasme. Ca me rejoint. Elle est présente depuis longtemps aussi. La plupart seraient déjà parties. Pas elle, toujours une petite pensée. Et j'avoue que malgré toutes les femmes que je croise tous les jours, il y aurait seulement elle si j'avais à poser un geste. Je ne pense jamais à personne d'autre. J'en parle un peu. Tres peu. La peur encore j'imagine…

Mais le plus beau dans l'histoire c'Est surtout que par moment, elle est arrivé à peut-être me faire croire…

Un peu…

Je croyais que c'était mort…

Merci à toi...