Se voir partir...

Quand tu as la tête dans le cul et que tu es conçu comme un hypersensible, tu chercheras toujours à rentrer un petit couteau bien tranchant dans la plaie déjà entrouverte et n'ayant pas eu le temps de cicatriser réellement. À peine une petite gale encore bien rouge voire humide. Donc, irrémédiablement, un morceau excessivement mélancolique va te faire voyager de manière imaginaire un peu plus profondément. Et je n'arrive toujours pas à m'expliquer pourquoi ce sont toujours les plus violents, incisifs, démoniaque à la limite, qui arrivent à construire une musique aussi touchante. Car il s'agit d'un instrumental. Pas besoin de mot. Je m'explique...

J'ai écouté Deal with the devil du même groupe. C'est violent. Violer les femmes, tuer les hommes. C'est le démon qui commande. Ouch ! ( ...oui mais, si c'était vrai? D'accord, je me perds un peu...) Leur folie est tellement intense...qu'on y croit. Un peu, le temps de la chanson. Petite envie de devenir machiavélique quelques heures, comme ça. Parce que l'humain le mérite par moment. Et pourtant, le morceau qui nous préoccupe ici est totalement son opposé. La laideur, la violence fait place à une mélodie empreinte de douceur, de légèreté et de, avouons le, tristesse assez touchante.

Un petit moment où on apprivoise l'idée de mourir. On fait le tri de ce qui nous tient réellement à coeur et qui pourrait nous manquer advenant un départ disons plus ou moins rapproché. Mes enfants. Point barre. Rien à chier vraiment du reste à vrai dire. Je me suis toujours senti comme un extraterrestre qui s'était trompé de chemin en allant pisser sur une planète au hasard sur ma route. Mes enfants arrivent, simplement en existant, à m'enraciner ici. C'est un peu triste mais je ne suis pas du genre à voir du beau dans tout. Au contraire. Y a que l'enfant, sa beauté, son innocence qui arrive à me faire décrocher un rictus qui pourrait s'apparenter à un sourire. D'accord, là, je me suis égaré sur une moyenne dérape. Je reviens ...

Tout ça pour dire que j'admirerai toujours la dichotomie inhérente à ce genre de groupe fréquentant souvent les abysses, la noirceur, le démoniaque. Ce sont toujours eux qui me touche le plus à l'autre pôle de leur talent. Quelqu'un disait, Léonard Cohen je crois: " Chaque chose à sa fissure, c'est par là que la lumière peut entrer. "

Je pourrais très bien demander à ce qu'à mes funérailles, ce morceau soit passé en boucle. Parce que malgré les pires chose qui puissent exister ici bas, il y aura toujours un petit rayon de soleil à travers tout ça...