J'ai découvert cette chanson à la sortie du lycée, et elle a mis le doigt sur quelque chose aussi évident qu'imperceptible. L'autrice couche en mots les difficultés acquises de l'honnêteté : celle d'être soi-même, celle de la pudeur d'aimer, celle de la trop nécessaire lutte permanente. Il y a une certaine tristesse au constat, bien sûr, de l'amertume aussi. La rancoeur, la culpabilisation d'autrui (de la société, dirais-je) reste minime, et ne se traduit nullement en colère.
L'écriture de Danielle Messia est dans la dose parfaite (à mon sens subjectif) entre implicite et explicite. Les métaphores, que d'aucun trouveront peut-être faciles, ou trop lyriques - nous pouvons le leur accorder - sont au service pertinent d'un récit abstrait et sensible.
La structure du morceau ne surprend pas spécialement et l'arrangement musical n'a rien d'exceptionnel : seule doit être soulignée la voix formidable de Danielle Messia, qui assume le crescendo de la chanson jusqu'au bout avec une facilité.