le 21 oct. 2019
La larme rédemptrice
Georges Brassens s'essaye ici à la complainte, un genre poétique qu'il semble déjà maîtriser au vu de la légèreté d'une œuvre qui devrait pourtant être d'une lourdeur sombre, celle d'une tragédie...
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J'aime beaucoup cette chanson pour son style un peu suranné. Un peu comme ces complaintes populaires chantées dans la rue ou dans les foires par un ménestrel autour duquel les gens s'assemblent pour écouter le dernier potin ou l'information relative à un héros local. Le chanteur ou le conteur s'appuie sur un évènement inhabituel connu ou pas connu de la population et l'expose en y apportant sa ou une conclusion.
La tonalité, souvent triste et solidaire, est un hommage rendu au héros local, au défenseur de la veuve et de l'orphelin, frappé par le sort, …
Mais ici, c'est au contraire un évènement dramatique qui est raconté, celui de l'assassinat sordide d'un petit vieux qui a voulu séduire une petite jeunette cupide. Le genre d'évènement qui, au village, prend une dimension importante et qui fait causer dans les chaumières.
Mais la chair fraîch', la tendre chair
Mon vieux, ça coûte cher
Au bout de cinq à six baisers
Son or fut épuisé
Seulement la jeunette cupide ne s'en laisse pas conter
Elle alla quérir son coquin
Qu'avait l'appât du gain
Sont revenus chez le grigou
Faire un bien mauvais coup
Bien sûr, le crime est impardonnable aux yeux de la Justice et sera sévèrement puni. Mais, voilà, Brassens a bien voulu voir dans les yeux de la fille, la larme du vrai remords, n'en déplaise aux dévots .. …
Oui, c'est une bien belle chanson avec son rythme très lent, d'autant plus lent que les deux derniers vers de chaque strophe sont répétés.
Une belle chanson avec son vocabulaire un peu archaïsant …
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Créée
le 14 nov. 2024
Critique lue 18 fois
le 21 oct. 2019
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