Dans les studios de "race music" Sun Records, Son patron Sam Phillips est toujours en recherche de nouvelles voix. Il porte une voix intérieure qui lui souffle : "Si je trouvais un Blanc qui ait le son noir et la sensibilité noire", ça pourrait me rapporter un million de dollars. Justement, son premier succés lui vient de la voix d'un blanc qui chante comme noir, Elvis Presley avec la reprise de "That's Alright Mama". Mais la chanson a été écrite par le bluesman Arthur Crudup détournant ce qui aurait dû revenir naturellement à son créateur.
Tout au long du 20ème siècle, toutes les expressions artistiques des noirs des USA ont été une véritable mine inépuisable dans laquelle les blancs ont pu puiser sans vergogne. Ces plagiaires se sont installés sur le devant de la scène (avec tous les avantages) au détriment des authentiques créateurs qui sont restés souvent dans l’ombre où même tout simplement ignorés, Le rock et avant lui le Negro-Spiritual, le Blues, puis le Jazz ont été l’émanation de l’âme noire aux USA. Ce fût le triomphe pacifique des noirs sur l’oppression des blancs !
Écouter "That's Alright Mama" c'est rendre hommage aux oubliés de l'histoire de la musique.