Heathcliff, ouvre cette putain de fenêtre !

J'ai découvert ce titre un peu par hasard, je connaissais Kate Bush de très loin et je suis tombé sur Wuthering Heigts, tube grâce auquel elle est devenue célèbre (et au passage qui lui a permis d'être la première femme auteure-compositrice à être classée numéro un dans les charts, rien que ça)

Première écoute, j'aime bien la mélodie et le rythme mais sans plus, je n'accroche pas forcement à cette voix si particulière... c'était pas forcement bien parti.
Finalement, je regarde le clip associé et mystérieusement je suis absorbé par les mouvements gracieux et étranges de Kate, ses expressions faciales énigmatiques, surprenantes et envoûtantes et sa façon de danser fantomatique et spectrale avec de nombreux mimes. (J'adore particulièrement sa manière de dire "au revoir" tout en balançant son corps de gauche à droite comme si son corps se déformait, un vrai fantôme). Elle donne littéralement vie au titre et incarne avec ses tripes le personnage de Catherine.
J'écoute la chanson de plus en plus et me met à adorer l'ambiance, la voix, les arrangements, les paroles absolument tout. C'est probablement la seule fois qu'une simple chorégraphie m'a permis de saisir à ce point une chanson, même pas besoin d'avoir lu Wuthering Heigts.

Une chanson sur l'amour ultra possessif, macabre (oui Catherine est morte, c'est un fantôme qui parle), désespéré mais pourtant tellement beau et puissant de Catherine le personnage de Wuthering Heigts du roman dont est tiré la chanson de Bush. On est partagé entre la noirceur du thème abordé (on parle quand même d'une sorte d'esprit féminin qui supplie à l'homme qu'elle aime tellement qu'elle en souffre de lui ouvrir la fenêtre parce qu'elle gèle dehors) et cette innocence un peu enfantine et légère de la mélodie et des arrangements féeriques qu'on dirait sorti d'un conte de fée. Ça en devient envoûtant, il n'y a pas d'autres mots (tout comme Kate Bush d'ailleurs à la fois belle et mystérieuse). Une chanson d'ailleurs très difficile et technique à chanter.
Et que dire de ce solo de guitare de Ian Bairnson doux et poignant qui me donne envie de chialer à chaque fois, il permet de conclure à merveille cette chanson. Il n'a malheureusement pas été assez mis en valeur dans la version de 78 ( au plus grand regret de l'ingénieur du son).

Avoir écrit ça à l'âge de 18 ans en seulement quelques heures et après avoir regardé une série adapté du roman relève du génie. Elle retranscrit tous les sentiments de cette scène à merveille.

J'ai juste envie de lire le roman et d'imaginer Catherine avec le visage de Kate Bush.
Une chanson, qui derrière ses airs simplistes pop, dégage une véritable profondeur. Excellent !

N.B : Je vous conseille la version de 1986 pour ceux qui ont dû mal avec la voix, en plus le solo est plus long, un pur régal. (https://www.youtube.com/watch?v=m9O9DyJnyMU)

https://www.youtube.com/watch?v=MeGH_t5IW-k