Cet instant magique où l'on se souvient encore d'avoir rêvé.
La musique est pour moi la plus belle chose qui soit jamais sortie de l'esprit humain. Elle fait partie intégrante de ma vie et je ne pourrais assurément pas survivre sans sa présence au quotidien, rythmant mes pas dans la jungle urbaine de tous les jours. N'y connaissant absolument rien, je ne l'analyse pas, contrairement aux autres médias comme la littérature ou le cinéma. Non, je me contente de tendre l'oreille et d'écouter ce qu'elle a à me dire. Pourquoi écrire alors sur "You are the Pan" ? Parce que j'avais envie de partager ce que je ressens face à ce morceaux composé par John Williams pour le film "Hook" de Steven Spielberg.
Tout le monde le dira, "Hook" est loin d'être le meilleur film de Spielberg, pour des tas de raisons que j'évoquerais sûrement un jour dans une critique. Mais il est empreint de quelque chose d'insaisissable, de mélancolique, de merveilleux, de presque douloureux. Une infime petite chose née du génie de John Williams. Ce maestro sera, il est certain, reconnu pour des thèmes comme ceux de "Jaws", de "Indiana Jones" ou de "Star Wars", des mélodies inoubliables et connues de tous. Mais pour moi, il aura livré son travail le plus puissant avec "Hook". Une partition aussi entraînante qu'émouvante, dont le paroxysme est atteint lors de ce "You are the Pan".
Illustrant le retour de l'enfant perdu, la transformation de l'adulte Banning en dieu Pan, "You are the Pan" me procure chaque fois un bonheur infini, me laissant avec mes souvenirs d'enfance et la chair de poule sur mes bras poilus. Pendant les quelques minutes que durent le morceaux, je revis mon enfance, je retrouve cette sensation précieuse de voir le monde autrement, de le voir avec des yeux émerveillés. Pendant quelques minutes, grâce aux violons et à la flûte de pan de l'orchestre de Williams, j'explore les forêts les plus enchantées, je vole à dos de dragons vers des contrés lointaines, je sauve des princesses grâce à mon sabre-laser et à mon fidèle destrier.
Puis quand la musique s'achève, je redeviens l'adulte que je suis, l'adulte avec ses préoccupations cartésiennes, l'adulte et sa logique implacable. Mais pendant une seconde, juste avant de vaquer à mes occupations, je ressens une douce nostalgie, celle de mes exploits passés. Alors je souris, désormais capable d'accomplir l'impossible, de soulever des montagnes à moi tout seul.
A la fin du film de Spielberg, au moment des adieux, Clochette assure à Peter qu'elle l'aimera toujours, qu'elle l'attendra dans cette endroit magique qui suit de quelques secondes le réveil, cet instant fugace où l'on se souvient encore d'avoir rêvé. C'est exactement là que m'entraîne John Williams avec "You are the Pan".
http://www.youtube.com/watch?v=B0QZe0qGmJY
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