Saison 2, épisode je-ne-sais-plus-combien, Jack Bauer survit à une explosion nucléaire caché derrière un rocher, à trois kilomètres à peine de l'épicentre.
A partir de là, attendre une once de crédibilité dans l'oeuvre de Surnow revient à croire que le Père-Noël pourrait un jour sortir de la cheminée avec des strip-teaseuses ukrainiennes plein les bras. C'est dit, 24 exige du spectateur qu'il laisse son cerveau à l'entrée et le reprenne 42 minutes (sans les pubs) plus tard en évitant de songer à tout ce qui vient de se passer. Une fois ces conditions remplies, il devient alors possible de passer un bon moment, tant la mécanique narrative (comptes à rebours, split screens...) de la série fonctionne toujours aussi bien, près de dix ans après le premier épisode.
Problème, à force de surenchère, de scènes de torture, des personnages morts-mais-en-fait-non-mais-en-fait-si, d'avions de chasse balancés dans des avions de ligne et un nombre incalculable d'événements invraisemblables plus tard, il est parfois difficile, même avec la plus grande tolérance du monde, de ne pas s'agacer devant les tours de passe-passe de scénaristes qu'on imagine plongé le nez dans la poudre et perfusé au crack à chaque séance d'écriture.
N'empêche, la série, aussi surréaliste qu'elle soit, en reste assez fascinante pour garder à peu près n'importe qui collé devant l'écran. Au premier, au second ou au trente millionnième degré, 24 se savoure de mille manières différentes, et c'est peut-être bien ça le plus étrange.