86 (quatre-vingt six sait-on jamais, nan des fois qu'on saurait pas lire un nombre... ouais ok les japonais ont peut-être du mal à faire le lien avec l'anglais je suis de mauvaise foi) m'avait l'air d'un énième animé random adpté d'un light novel adolescent avec son sempiternel héro trop badass, ses scènes d'action laides à base de CGI, sa loli en uniforme, ses scènes tire-larmes artificielles et ses scènes edgy qui dénoncent.
Et c'est pas loin de la réalité, mais je suis quand même content de ne pas m'être arrêté à cela et de ne pas avoir laissé passer cette petite pépite.
Car malgré les écueils habituels du genre (oui on est bien devant l'adaptation d'un LN), on trouve de bien belles qualités dans cet animé qui en font une oeuvre plaisante à voir et qui respire l'amour de l'animation et le travail bien fait.
Commençons par le premier point que j'ai déjà bien descendu. Malgré les clichés du genre et la fréquence des scènes de bravoure grandiloquente ou de philosophie pompeuse qui lui sont propres, le scénario pose une situation qui au premier abord manque de finesse mais qui permet d'observer les relations que nouent un petit groupe de combattants parias avec une jeune bourgeoise qui essaye de les aider malgré les pressions politiques d'un état souhaitant cacher leur massacre au nom de la paix sociale.
Ces relations qui se développent lors des moments d'accalmie sonnent juste et permettent de réellement s'attacher au personnages et de souffrir leurs pertes et la frustration de leur commandante face au cynisme de ses supérieurs.
Le scénario est porté par une réalisation qui est la véritable clef de voûte de cet animé. Bien que les scènes d'action soient d'une laideur attroce avec des modèles 3D d'ennemis tous identiques dignes d'un jeu playstation 2, le reste bénéficie d'un travail formidable sur la succession des plans qui nous fait passer brutalement du rire aux larmes en jouant parfois avec notre perception du temps sans pour autant perdre sa cohérence.
Certains épisodes montrent de très bonnes idées de mise en scène qui nous font vivre l'histoire sous des angles parfois surprenant, notamment une fin d'épisode en montage photo du plus bel effet.
Le sens du détail est très présent notamment au niveau des environnement qui évoluent avec le temps, ainsi que des informations présentées sur les documents ou les écrans apparaissant dans le champ. Et qui vient aussi porter le développement des personnages en dévoilant des détails de leur passés et de petites actions anodines qui enrichissent leur crédibilité tout au long de la série.
Au niveau de l'image, tout est correct excepté les combats, avec certaines fulgurances d'effets et d'animation lors des scènes importantes. Les personnages secondaires sont parfaitement différenciables, il y a eu du budget et du travail.
Enfin les OST sont bien utilisées, particulièrement au moment des endings qui sont toujours différents et bien ammenés bien que fixes pour la plupart.
L'opening claque bien avec un montage dynamique et sa rythmique qui oscille vers un math rock agressif.
Dans l'ensemble donc, une excellente surprise que je conseillerais à tous ceux qui n'ont pas peur de se mouiller dans un peu de japoniaiserie pompeuse et de supporter des affrontements entre modèles 3D essayant chacun d'être plus laid que son voisin s'ils n'en est pas un copié collé.
Et ce bien que ses défauts et principalement son scénario l'empêchent à mes yeux de devenir un classique par manque de maturité.