Alice , soleil levant!

Il est utile de savoir avant tout qu'il s'agit d'un manga animé, ici réalisé dans cette pure tradition, avec tous les ingrédients narratifs et élémentaires de ce style. C'est originellement un Shônen, donc un manga animé mettant en scène des adolescents, avec pour principe la confrontation à l'age adulte, l'initiation et le fait de grandir en expérience et maturité. Ce type a été profondément impacté ces dernières années par une obsession bien japonaise du mélange entre le virtuel et la réalité, mais pas sous la plupart des formes occidentales. Plutôt un mélange entre le jeu et un réel oppressif. Le jeu représentant au départ le moyen de s'échapper avant d'être le lien souvent cauchemardesque au retour à une réalité. Alice est dans cette tradition, et tous les personnages le sont également, tout autant que l'exagération éventuelle de leurs réaction et de leurs sentiments, pudeur, décalage, violence(non gratuite à préciser), nudité, humour et sexualité inclus.
Si vous n'aimez pas ce type d'animés, le visionnage est inutile. En revanche, en se laissant aller à ces codes connus , on peut soit être déçu, en comparant excessivement à un animé, soit être surpris, car l'adaptation d'un animé, comme d'un comics ou d'une bande dessinée n'est jamais une chose facile. Ici on pourra au moins saluer la tentative, sans essayer de comparer. Bien sûr le scénario est déjà écrit et a sa solidité, mais on pourra se réjouir d'un défi relevé, faire exister à par entière les personnages, et réussir à "filmer" ce qui a été dessiné, et surtout à y rendre un rythme, considérant que les formats ne sont pas les mêmes, et que le traitement bien sûr demande des choix autrement différents.
Quoi qu'il en soit et pour une sorte de première , on peut tout de même prendre plaisir à ce défi relevé. Rappelons tout de même que Ghost in the Shell ou Akira en étaient resté à l'animé, et soulignons les échecs d'adaptations filmées de "Crying Freeman" ou de la "brigade des loups". Attention il ne s'agit absolument pas de la même ligne narrative et directrice que les Miyazaki ou les Satoshi Kon, mais d'un essai sur un type bien plus dans l'air d'un questionnement dans les animés du japon actuel. Cette Alice, Arisu, masculinisée remplit en ce sens son rôle, dans ce soleil levant de ce pays des merveilles bien perturbé.