Faire l’amour et mourir, ou pas.

Cette mini-série (encore HBO) nous conte les années sida. Les débuts lorsqu’on a compris ce qui nous tombait dessus -pour ceux qui ont eu 20 ans entre 82 et 87- en ayant comme support le joli texte de Tony Kushner.

Mike Nichols est à la baguette pour cette adaptation de la pièce de Kushner. Le réalisateur, aux débuts remarqués et prometteurs; Qui a peur de Virginia Woolf (66) et Le Lauréat (67) tient ici les rênes en douceur à une brochette d’acteurs tout ad-hoc, d’un jeu incarné, sensible et juste.

Commençons par le plus notable : Al Pacino, qui se délecte dans l’interprétation de ce salopard de Roy Cohn (assistant de Mac Carthy dans sa jeunesse) non sans apporter de la subtilité dans son jeu (ce n’est pas toujours le cas) et nous campe un personnage étonnant.

Meryl Streep, souvent impeccable l’est encore, montrant les nuances délicates de son talent d’actrice: elle joue plusieurs rôles.

Emma Thompson, radieuse et menaçante en ange venue d’ailleurs et en infirmière bien ici-bas, un talent jamais démenti.

On découvre aussi, Mary-Louise Parker, peu connue jusque lors : un petit rôle dans le Campion (Portrait de femme 96), Avnet (Beignets de tomates vertes 91) ou Allen (Coups de feu sur Broadway 95)…
Elle campe ici une jeune femme, épouse sous cacheton, sous hallu, mal mariée et frustrée, d’un jeu très fin et rend ainsi son personnage barré très attachant.
La comédienne accèdera ensuite à la notoriété avec la série Weeds (2005) où elle tiendra le rôle sur 8 saisons d’une mère de famille américaine qui se lance dans le commerce d’Herbe !

Pour terminer sur le casting, citons Justin Kirk -qui sera le frère de ML Parker dans Weeds.
Il est le phare malade de cette très belle série, il lui donne (à son personnage de Prior Walker) sa douleur, sa déraison.

Une mention également à Jeffrey Wright en Bélize.

Les personnages nous touchent, nous émeuvent grâce aussi à la belle écriture de Tony Kushner, bien servie par une distribution impeccable.

Cette série est belle, forte, à l’aune du texte de Kushner et de la douleur de ce qu’elle relate.

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