As the Moon, So Beautiful
7.1
As the Moon, So Beautiful

Anime (mangas) Tokyo MX (2017)

Cela faisait longtemps que je n’avais pas pleuré devant un anime. Plus sérieusement, Tsuki ga Kirei est l’excellente surprise de ce printemps 2017. Je ne pensais pas que j’apprécierais autant cet anime qui s’avère d’une justesse saisissante. Tombez sous le charme de la romance d’Akane et Kôtarô.


Une tranche-de-vie très réaliste.


Chaque nouvelle saison est toujours le moment propice pour découvrir de nouvelles choses dans le monde l’animation. On ne sait jamais si la qualité sera là alors on teste tout en gardant une certaine prudence car on ne sait jamais…


Et c’est avec ce parti-pris que je me suis lancée dans Tsuki ga Kirei. Pourquoi ces appréhensions ? Eh bien, je suppose qu’à force de voir des animes, je me suis dit que je pouvais facilement passer d’un grand enthousiasme à une grande lassitude d’autant que lorsque j’ai regardé le premier épisode, je n’ai pas été si séduite. Heureusement, j’ai écouté ma conscience qui m’a incitée à poursuivre et grand bien m’en a pris. Disons que Tsuki ga Kirei, c’est un peu l’anime qui a ravivé mon envie de me replonger davantage dans les animes. Semaine après semaine, j’ai été enchantée, émue, troublée, peinée pour finir au bord des larmes…


Tsuki ga Kirei s’inscrit pleinement dans la tranche-de-vie. On voit des moments de la vie quotidienne comme Kôtarô avec le club de littérature ou la danse et Akane avec l’athlétisme. On voit les relations d’amitié être mises à mal mais rester solides malgré tout. On partage les émotions des personnages même pour des choses ordinaires. On suit un rythme presque berçant mais pas du tout gênant comme si c’était normal. Et le fait que ce soit fait avec une grande simplicité concourt à apprécier l’anime.


Une romance qui n’est pas exceptionnelle et pourtant…


Mais rentrons un peu plus dans cette romance qui est loin d’être exceptionnelle mais qui est dépeinte de manière exceptionnelle (l’art du paradoxe, vous avez l’habitude maintenant avec moi…). Tsuki ga Kirei, c’est donc le récit d’un premier amour entre deux adolescents : Kôtarô et Akane. Ils sont en 3e au collège et ne se connaissent pas au début mais voilà, ils se croisent et très souvent. Si souvent qu’ils en viennent à trouver de l’intérêt de manière subreptice. En effet, si le scénario semble ordinaire, l’exécution de cette romance s’avère pleine de finesse. Il faut dire que l’anime se montre très réaliste. Et j’ai été séduite par cette réalisation qui arrive à capturer l’adolescence au plus près. Ce que je veux dire, c’est que ce n’est pas seulement à travers la romance que ce réalisme s’exprime, c’est à travers un tout. Des scènes qui paraissent anodines sont finalement loin de l’être. Un exemple est peut-être la scène où les deux protagonistes se retrouvent au restaurant avec leurs parents respectifs. J’ai trouvé qu’il y avait une vraie crédibilité dans cette scène où on voit deux adolescents totalement gênés par leurs parents qui s’avèrent très sociables alors qu’eux ne parviennent même pas à réellement se regarder. Il y a quelque chose d’amusant et de touchant dans la façon de véhiculer lentement les émois amoureux. On peut aisément s’identifier aux personnages. On éprouve même une bouffée de nostalgie devant ce qu’ils ressentent car on a plus ou moins tous vécu un premier amour. En outre, Tsuki ga Kirei a l’intelligence d’aborder avec beaucoup de subtilité des thèmes habituels. En effet, on sait que la vie adolescente est souvent parsemée de son lot de mouvements, jalousies ou dissensions avec les parents. Mais j’ai trouvé que l’anime s’en sortait très bien en ne faisant pas trop. Oui Kôtarô a des problèmes de communication avec sa mère un brin trop rigide mais surtout soucieuse de l’avenir de son fils. Mais finalement le jeune garçon se rend compte qu’elle fait tout cela par amour et que toutes ses actions ne sont dictées que par l’amour qu’elle lui porte. Dans le cas d’Akane, on sent une famille très aimante et attentionnée mais c’est surtout la relation entre les deux sœurs qui est mise en exergue. Akane s’appuie sur les remarques tantôt fines ou taquines de sa sœur. Une façon de montrer que cette dernière porte aussi un regard bienveillant sur ce premier amour. Le résultat est donc plus que convaincant et ne tombe jamais dans l’excès : les interactions entre les personnages s’avèrent judicieuses et spontanées. Au final, on ne peut que ressentir un profond attachement pour les personnages. Kôtarô et Akane retranscrivent avec beaucoup d’émotions les troubles du premier amour. Aussi, on ne s’étonne pas de retrouver quelques classiques : la jalousie réciproque de Kôtarô vis-à-vis de Hira et celle d’Akane vis-à-vis de Chinatsu, les incompréhensions du couple face à l’autre, l’envie de bien faire, les petites attentions pour se rapprocher. Certes, au début, on pourra peut-être reprocher un manque de profondeur aux personnages notamment dans les premiers épisodes car il faut bien avouer qu’on les voit presque tout le temps en train de balbutier ou d’être nerveux. Mais c’est grâce aux détails que l’on voit qu’ils ont plus de caractère : Kôtarô qui se met en quête de l’anti-stress d’Akane ou cette dernière qui confectionne bien maladroitement une écharpe. Oui, ils sont réservés mais l’anime n’en oublie pas pour autant de les montrer en proie à leurs hormones : ce ne sont pas des petits baisers timides pour moi quoi qu’on puisse en penser. Tout est toujours bien nuancé mais pour mieux savourer.


Une fraîcheur bienvenue!


Autant dire que même en ne révolutionnant pas le genre des animes romantiques, Tsuki ga Kirei arrive à être étonnamment plein de fraîcheur. J’avais des petites craintes pensant que l’anime aurait pu s’alourdir avec des clichés mais même de ce point de vue, il n’y a pas de réels faux pas. La thématique de l’amour non partagé (Hira et Chinatsu) ne vient aucunement parasiter l’histoire. Tout juste apporte-t-elle ce qu’il faut pour consolider le couple sans oublier de mettre en évidence le chagrin des deux rejetés. Finalement (ou paradoxalement au choix), l’anime parvient à insuffler des petits moments de tension lors de scènes bien marquantes mais sans doute pour mieux déjouer nos attentes. Un aspect nerveux est donc présent dans cet anime et il est lié aux personnalités des personnages comme à l’ambiance de la série. Tsuki Ga Kirei s’avère réellement mignon à de nombreuses reprises. Le récit est riche de moments naïfs mais jamais lourds et on s’amuse des échanges de mails entre les personnages. Là encore, l’anime cherche à bien accentuer le côté résolument moderne et connecté des deux protagonistes. L’outil de microblogging « LINE » le prouve. Akane et Kôtarô facilitent leurs échanges grâce à ce lien. Le rythme n’est ni précipité ni trop lent. Il permet à la romance de progresser comme il faut tout en s’attachant à en montrer les hauts et bas. Certains ont pu trouver la fin un brin précipitée mais la finalité est tellement touchante que j’ai considéré, pour ma part, qu’elle atténuait cet aspect. Puis l’anime veut surtout se concentrer sur la force de ce premier amour qui finalement perdure montrant que c’était l’unique amour. En cela, tout fait sens dans le cheminement de l’histoire. Ne serait-ce que l’histoire de Kôtarô publié sur téléphone permet de voir qu’il n’y avait rien de passager entre eux.


Une fin touchante…


Et d’ailleurs, cette fin… Oh là là ! Mais trop d’émotions. On ne nous montre pas tout mais suffisamment pour voir comment leur amour a mûri et les sacrifices qui ont été faits. En l’espace de deux minutes, on voit donc les personnages grandir, continuer de partager, de se voir, de se construire jusqu’à l’image finale qui est tout simplement magnifique.


Une réalisation un peu faible comblée par une bonne ost.


Et malgré le ton un peu vaporeux de cet anime, il n’en reste pas moins comique à certains moments. En effet, les petits sketchs à la fin des épisodes sont des moments amusants donnant à voir d’autres relations entre les amis proches de Kôtarô ou Akane.


Du point de vue de la réalisation, Tsuki ga Kirei s’avère agréable à regarder dans son ensemble. Mais on sent parfois quelques faiblesses comme une 3D un brin défectueuse sur certains plans. Je pense que la réalisation manque parfois un peu d’ambition si bien qu’elle reste plaisante sans être transcendante. Ce point est toutefois contrebalancé par des musiques très pertinentes et intervenant souvent au bon moment. Les thèmes musicaux de l’anime sont à cet égard très doux. Je ne sais pas pourquoi mais l’ending sur une bonne partie de la fin de l’épisode 12 s’avère réellement percutante. Plus on gagne en intensité et plus la musique va en suivant (c’est peut-être ce qui a généré mes petites larmes de fin ha ha…). L’OST est donc également une belle réussite nourrissant parfaitement le récit.


Petit bonus : les nombreuses références à Osamu Dazai. Elles interviennent dans le récit comme des étapes dans la progression de la romance quelque part. Elles sont toujours fines et judicieuses. Un vrai plaisir!


Tsuki ga Kirei s’avère donc l’un des meilleurs animes romantiques que j’ai pu voir ces dernières années. Et ce qui fait qu’il est excellent, c’est sans doute le fait qu’on ne cherche jamais à surenchérir. C’est simple mais c’est réussi et c’est pour cette raison que l’on est touché(s). Une histoire d’amour entre deux protagonistes attachants qui ne fait que résonner en nous de bout en bout.


Kyoukai's World : Tsuki ga Kirei

Heyden17
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le 25 févr. 2018

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