Bakuman est un anime qui se veut plutôt original puisqu'il traite du monde des mangas et de l'animation japonaise. Centré sur un duo de collégiens rêvant de devenir mangakas, l'anime nous dévoile alors les coulisses très fastidieux de cet univers aux millions d'adorateurs. Dans leur cheminement vers la reconnaissance, et l'espoir de décrocher une publication hebdomadaire, Mashiro et Takagi vont alors se frotter à d'autres auteurs concurrents, subir la pression de leur éditeur et des délais, faire face au stress de la page blanche, aux lois de la bureaucratie et du marketing, ou bien avoir l'envie de tout abandonner. Un anime de vie quotidienne donc, porté par une animation et une bande-son tout ce qu'il y a de plus classiques ; et ça se révèle suffisant, à vrai dire. Ce qui est amusant, c'est que l'anime est adapté d'un manga, donc une réelle mise en abyme pour ce sujet des plus intéressants, même si, finalement, l'intrigue ne se concentre pas tant que ça sur la création de mangas. On se contentera principalement des les voir rendre leurs travaux et attendre leurs résultats.
Ce sont plus les relations entre les personnages qui priment. Et elles sont parmi les plus justes et sincères que j'ai pu voir dans un anime. Les relations amoureuses sont parlantes et rappellent vraiment les années collège/lycée, tandis que les espoirs et doutes de chacun sur leurs études, leur passion qui accapare tout leur temps libre, ou encore l'avenir incertain, sont plutôt bien représentés. En dépit de persos tous forts sympathiques, aux caractères bien variés - même ceux qui semblaient poser problème, à première vue - Bakuman n'évite pas les scènes niaises un peu trop cucul, surtout entre Mahshiro et Azuki. Autre bémol, c'est l'écoulement du temps, avec deux ans retracés en 25 épisodes sans que l'on ne s'en rende compte. Ces ellipses sont évidemment primordiales mais on ne voit pas les protagonistes évoluer, ou grandir, autant qu'ils le devraient. Par ailleurs, on a rarement l'impression de les voir au pied du mur, et les événements semblent un peu trop faciles pour eux. Contrairement à un shōnen, on a ce sentiment de passivité car on est mis en marge de l'évolution de leurs capacités d’écriture et de dessin, et le défi ne paraît pas suffisamment prononcé.