Frères d'armes
8.2
Frères d'armes

Série HBO (2001)

Voir la série

Band of Brothers, c'est LA série.

La fresque la plus puissante sur la Seconde Guerre Mondiale qu'il m'ait été donné de voir. L'histoire d'hommes plus ou moins anonymes qui se sont battus à l'époque pendant près d'un an pour libérer l'Europe du IIIe Reich.

On pourrait penser a priori qu'il ne s'agit ici que d'une chaîne de mini-films bourrins, avec moult hémoglobine, force balles qui sifflent, et un flot de larmes et de "God bless America". On pourrait penser donc que ça serait du "Il faut sauver le soldat Ryan" en plus condensé.

Mais ce qui est véritablement inédit dans cette mini-série de dix épisodes, c'est le degré jusqu'auquel l'émotion que l'on ressent est "vraie", authentique, légitime. Ces hommes ne sont pas des héros construits artificiellement, téméraires, justes, vengeurs de la veuve et de l'orphelin, mais des hommes parfois terrorisés, parfois violents, parfois grands, toujours fantastiquement ordinaires au départ et magnifiés par l'adversité.

Comme on comprend l'émotion de Doc Roe à Bastogne, comme on compatit à la détresse de Buck Compton dans les Ardennes ! Rien de surfait, rien d'idéologisant, juste un réalisme frappant d'humanité.

Il y a bien sûr des hauts et des bas : autant les épisodes 6 et 7 sont pour moi les meilleurs, et le 9 le plus poignant, autant j'ai moins apprécié le 3, le 8 et le 10, ce dernier n'ayant à mes yeux pour seul mérite que de présenter la conclusion admirable du général allemand et celle de Winters sur le devenir de ses hommes.

D'une lucidité impressionnante, Band of Brothers m'a fait ressentir des émotions rares. Mais il y a aussi d'autres choses dans cette mini-série.

D'abord la technique cinématographique : qu'il s'agisse des acteurs, de la musique ou des réalisateurs, tout est presque parfait pour "s'y sentir".
Ensuite le réalisme tactique. Bon, je ne suis pas un pro du domaine, mais j'ai quand même eu l'impression que la plupart de temps, une minutie toute particulière avait été mise à refléter la réalité des combats. Je pense par exemple au Jour J (épisode 2).
Enfin, et ce n'est pas là ma plus petite satisfaction, c'est le lot d'enseignements que portent ces dix épisodes, en particulier sur le leadership. Qu'il s'agisse de Sobel à Toccoa, de Winters lorsqu'il commande la Easy, ou encore de Lipton lorsqu'il doit faire face à l'incompétence de son officier et motiver ses troupes, tout cela est admirablement instructif.

En bref, malgré les défauts de certains épisodes, moins palpitants que d'autres, malgré le fait que j'ai eu du mal à identifier la plupart des membres de la Compagnie avant un certain temps, Band of Brothers, c'est du grand art !
Volpardeo
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 17 mai 2011

Critique lue 615 fois

6 j'aime

Volpardeo

Écrit par

Critique lue 615 fois

6

D'autres avis sur Frères d'armes

Frères d'armes
Gand-Alf
9

Liés par le sang.

Forts de leur précédente association avec la mini-série "De la terre à la lune", le cinéaste Steven Spielberg et le comédien Tom Hanks remettent le couvert et adaptent l'ouvrage de Stephen Ambrose,...

le 15 août 2014

39 j'aime

Frères d'armes
pouahpouah
8

Quand les Américains parlent de la Deuxième Guerre mondiale...

*ATTENTION SPOIL* J'ai un problème avec Band of Brothers. Parce que, comme à chaque fois que les Américains essayent de traiter de la Seconde Guerre mondiale, il y a du très bon et du nettement moins...

le 25 avr. 2011

32 j'aime

12

Frères d'armes
__Clap
9

Critique de Frères d'armes par __Clap

Encore une histoire sur la Seconde Guerre Mondiale, encore des Américains... oui mais là on parle d'une série qui est d'autant plus créée par Spielberg et Tom Hanks, certes ça ne fait pas tout mais...

le 17 avr. 2010

23 j'aime

5

Du même critique

Candide ou l'Optimisme
Volpardeo
5

Critique de Candide ou l'Optimisme par Volpardeo

Je restais sur une bonne impression de "Candide" avant ma relecture récente. Autant dire que j'ai été vraiment déçu. Je dois être vraiment inconsciemment réfractaire à Voltaire pour ne pas arriver à...

le 12 juin 2011

21 j'aime

Alcools
Volpardeo
3

Moderne... pour le meilleur et (surtout ?) pour le pire...

Epris de poésie depuis de nombreuses années, je souhaitais parfaire ma culture en m'intéressant vraiment à Apollinaire, poète emblématique du début de la modernité artistique (du symbolisme tardif...

le 6 déc. 2011

20 j'aime