Banshee
7.1
Banshee

Série Cinemax (2013)

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Saison 1 (7/10) :


J'admets que ces sept étoiles peuvent être légèrement sujettes à caution dû à certaines réserves concernant quelques points. D'abord, et même si je ne suis pas contre de temps en temps, la série a une certaine tendance à se laisser aller niveau partie de jambes en l'air très explicites, et ce de manière rarement justifiée. De plus, certains thèmes abordés sont assez classiques, si bien qu'il y a certains moments où je ne me sens pas totalement concerné par le déroulement de l'intrigue. Reste qu'à côté de ça, il y a quand même du lourd. Très bien foutu, nerveuse, avec une vraie identité visuelle, « Banshee » s'avère vite percutante dans son montage comme dans sa manière de dérouler l'action, parfois avec plus ou moins de réussite, ce qui ne l'empêche jamais de tracer sa voie avec beaucoup de caractère et d'intensité, à l'image de flashbacks inégaux mais ayant souvent de la gueule.


Les personnages, sous leurs airs de stéréotypes, montrent vite une complexité ainsi que des failles les enrichissant régulièrement, rendant certaines relations parfois presque fascinantes (celle liant le « shérif » à Proctor est notamment de belle facture), l'interprétation aussi solide qu'homogène (à l'exception peut-être d'Ulrich Thomsen, vraiment très bon) venant encore renforcer cette impression. À défaut d'être la série la plus originale ou la plus renversante, « Banshee » est en tout cas de celles qui a le plus de personnalité, capable parfois d'accès de violence hallucinants, nous convainquant définitivement que cette série n'est pas comme les autres. De quoi se plonger très vite vers la suite.


Saison 2 (7/10) :


Indéniablement, le slogan « sexe et violence » semble vraiment avoir été inventé pour « Banshee ». Cette deuxième saison ne fait pas exception et si la première option est parfois « too much », en revanche, niveau violence, c'est le pied. Cette série a le don de rendre incroyablement fun et addictif des comportements pour le moins discutables, à la fois avec décontraction mais aussi une réelle rigueur et un énorme savoir-faire. Alors c'est vrai que du cul, il y en a quand même beaucoup, au point d'en devenir automatique voire gratuit.


Mais de l'autre, il y a ce récit à la fois simple et ultra-dense, ces personnages toujours charismatiques (notamment chez les méchants, surtout après l'arrivée de l'impression Chayton Littlestone), ce rythme intense faisant qu'on s'éclate la grande majorité du temps. Imparfait, certes, presque basique, parfois, mais c'est tellement assumé, tellement costaud que cela en devient presque une force : inutile de vous écrire que j'espère les deux derniers volets du même acabit, voire (qui sait) encore plus forts.


Saison 3 (8/10) :


« Banshee » saison 3, et paroxysme de la série tant ce volet apparaît comme une claque aussi bien visuelle que narrative. Attention : quand je parle de « claque visuelle et narrative », ce n'est pas au sens révolutionnaire, mais bien quant à la puissance et au rythme instaurés ici par Jonathan Tropper et David Schickler. C'est juste du très, très lourd, où l'on retrouve avec un plaisir intense les personnages de l'univers tout en trouvant tout plus fort, plus violent, même les quelques réserves (notamment les scènes de cul omniprésentes) s'estompant en grande partie.


Bien qu'il soit avant tout une présence physique impressionnante, Chayton Littlestone trouve parfaitement sa place en « grand méchant », sans pour autant éclipser le toujours aussi charismatique Kai Proctor, presque étrangement attachant, peut-être aussi en partie face aux situations pour le moins dangereuses auxquelles il a à faire.


Ce n'est pas la série la plus sophistiquée ou la plus originale qui soit, mais elle a une densité, une force presque primale dont elle sait jouer à merveille, impulsive, quasiment jouissive dans sa représentation de la violence, sorte de défouloir géant chorégraphié avec brio et pas mal de moments marquants, les nouveaux venus (notamment l'excellent Calvin Bunker) apportant également leur pierre à cette troisième saison sous haute tension : de quoi foncer sur un « finale » qui s'avérera toutefois légèrement décevant. En attendant, savourez...


Saison 4 (7/10) :


Voilà, « Banshee », c'est fini et franchement, cela m'a paru bien rapide malgré ses (quand même) quatre saisons franchement pleines. Je ne vais pas vous la faire à l'envers : celle-ci est probablement la moins bonne : impression d'avoir parfois fait le tour du sujet, sous-intrigues (notamment celle autour du tueur en série) faisant légèrement rajoutées, la force brute et implacable du précédent volet n'étant pas retrouvée. Cela écrit, c'est toujours un plaisir de découvrir chaque nouvel épisode, d'autant que les fondamentaux sont là, l'intrigue avançant efficacement pour offrir une vraie conclusion à chaque personnage, le tout toujours porté par ce sens du montage vraiment brillant et quelques scènes d'action assez dantesques.


L'arrivée des néonazis dans le récit apporte un vrai plus, tandis que les historiques assurent toujours, les créateurs prenant le soin de les mettre dans des situations personnelles les rendant plus vulnérables que précédemment, sans oublier l'ultra-charismatique duo d'antagonistes Kai Proctor - Burton, l'un des plus emblématiques qu'il m'ait été permis de voir ces dernières années. Et comme la bande-originale assure toujours autant, à l'image d'un plan final qui a quand même une sacrée gueule... Bref, même si cette dernière saison ne se montre pas tout à fait à la hauteur des espoirs placés en elle au vu de la bombe qu'était la précédente, un peu moins « rouleau-compresseur » et intense, ça reste de la bonne grosse télé envoyant du bois et m'ayant procuré pas mal de plaisir : si vous avez eu un pincement au cœur une fois le générique final apparu, il n'y a vraiment pas de honte à avoir, bien au contraire... So long, la Dream Team.


Critique globale (7/10) :


Relativement homogène dans sa qualité malgré une « sexualité » un peu trop omniprésente, « Banshee » est de ces séries qui, une fois commencées, se regarde le plus vite possible tant elle nous accroche du début à la fin. À la fois assez classique, pour ne pas dire assez basique dans son postulat et ses enjeux, celle-ci parvient à créer quelque chose de vraiment stimulant à travers son sens de la mise en scène, du découpage, du montage, le rythme soutenu et la dimension souvent spectaculaire, notamment dans les scènes d'action, faisant toute la différence. Cela pourrait être banal, c'est franchement balèze, la montée en puissance à chaque saison étant régulièrement palpable, tout comme le climax entourant chacune d'entre elle.


Et puis il y a ces personnages qui, là encore, ne paient pas de mines, mais font le boulot à la perfection, du charismatique Antony Starr à Frankie Faison en passant par Lili Simmons et surtout Hoon Lee. Mais ce sont sans doute les méchants qui resteront le plus dans la mémoire des fans : l'insubmersible Burton et l'impressionnant Kai Proctor, remarquablement interprété par Ulrich Thomsen. Alors oui : à l'heure de faire le bilan, « Banshee » n'apparaîtra sans doute pas parmi les séries les plus subtiles ou les plus sophistiquées, mais n'empêche que j'y ai grandement pris mon pied quasiment du début à la fin, malgré quelques choix discutables et faiblesses, notamment dans la dernière ligne droite. Rarement violence aura été aussi jubilatoire...

Créée

le 15 août 2018

Critique lue 2.2K fois

2 j'aime

Caine78

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