Boardwalk Empire
7.6
Boardwalk Empire

Série HBO (2010)

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Le crime organisé? J'y viens. Mais avant, parlons d'autre chose!

Boardwalk Empire… Une série pleine de promesse, pensez-donc !


Une époque choisie marquée par la mafia et les guerres de gangs, les années 20, garantie d'une ambiance à la fois classe et sombre. Martin Scorsese et Mark Wahlberg à la production. On pense bien que ces mecs ne vont pas associer leurs noms à une production sortie de chez The Asylum donc c’est plutôt bon signe. Parmi les différents réalisateurs on tombe également sur de la qualité ma bonne dame, avec Tim Van Patten entre autres, qui avait déjà œuvré sur Les Sopranos.


Et en tête d’affiche, Steve Buscemi. Oui, STEVE BUSCEMI, STEVE BUSCEMI, YEAAH! Ça fait plaisir de le voir dans un rôle principal, celui-là... Et ce n’est pas le seul excellent acteur à figurer au casting vu que l’on peut aussi compter sur la présence du doué Michael Pitt, de l’imposant Michael Shannon et d’un Stephen Graham qui s’en sort haut la main en Al Capone petit et teigneux. Rajoutons encore d’autres excellents comédiens comme Charlie Cox, Shea Whigham et la révélation de Trainspotting, Kelly Macdonald… Certes, ils ne sont pas tous aussi connu que Steve Buscemi, mais franchement, il y a du beau monde.


Autre atout de taille pour Boardwalk Empire, le budget relativement conséquent : c’est que si l’on veut épater la galerie avec notre Atlantic City et ce, sur plusieurs saisons, il faut des moyens financiers à la hauteur de son ambition : Non à la ruelle en carton et aux deux intérieurs filmés dans l’appart’ à mémé.
Et force est de constater que le pari est réussi : cette représentation de la prohibition a de l’allure et le niveau de qualité se rapproche fortement de celui d’un film. Même constatation pour les scènes d’action, crédibles dans leurs effets et leur mise en scène, garanties de jolis moments de bravoures, notamment dans la saison 3.


L’histoire, enfin nous vend du rêve, à savoir nous faire vivre le quotidien du fascinant roublard qu’est Enoch Thompson, dit Nucky, trésorier d’Atlantic City (véritable éden des flambeurs de tout poil et des amoureux du luxe) mais pas que :


nous assisterons aussi à la montée en puissance de son protégé, Jimmy Darmody, ainsi qu’à l’avènement progressif de l’empire Capone et du syndicat du crime de Meyer Lansky et de Charlie Luciano.


Bref, la série a logiquement toutes les cartes en mains pour envoyer du lourd et s’imposer comme LA grande série de ces dernières années.


Est-ce le cas ? Non.


Oui c’est cash. Comme quoi, les bonnes fées ont beau parfois se pencher sur le berceau d’une série, celle-ci peut très bien se prendre les pieds dans le tapi en contrebalançant toutes ses qualités par tout autant de défauts bien lourds.


Tout d’abord, Boardwalk Empire consacre bien trop de temps à des personnages irritants ou inintéressants comme Willie, le neveu de Nucky, un jeune boulet particulièrement tête à claque, la femme de Michael Pitt, ou encore celle de Nucky lui-même, Margaret.


Sérieusement, son interprète Kelly Macdonald a beau être mignonne comme tout dans son genre petite souris, Margaret, elle, se montre particulièrement crispante avec ses jérémiades incessantes et sa mine boudeuse, longue comme un jour sans pain. Bon sang, arrête de te plaindre de tout, arrête de faire la gueule ! Je me fiche de ce que tu penses et de ce que tu fais, laisse juste la place à Nucky !


Pareil pour le personnage de Charlie Luciano qui est ici massacré. Charlie c’était le type malin. Bagarreur aussi certes, mais avant tout rusé et calculateur. Là, s’est juste un blaireau à l’œil noir qui passe son temps à s’énerver et à faire n’importe quoi. Il faudra attendre la cinquième (et dernière) saison pour le voir prendre enfin un minimum d’envergure et de charisme.
Enfin, le personnage de Gillian Darmody (campée par Gretchen Mol), intriguant à suivre au départ, passe son temps à jouer l’allumeuse et à se mettre à poil, juste pour assurer le quota de scènes de nu inutiles et hors sujet.


Justement, parlons du sujet de cette série: la trame principale est bien trop souvent reléguée au second plan, parasitée sans arrêt par des histoires inintéressantes qui plombent régulièrement le show :


L’affrontement épique entre Nucky et un terrifiant chef mafieux italien dans la saison 3 ? Plombé par l’axe narratif de Margaret qui nous emmène toutes les dix minutes dans ses soucis ou dans sa mission humanitaire à l’hôpital de la ville. La saison 1 ? Plombée par de longues et inutiles scènes de cul ainsi que par la romance de Nucky et de Margaret (tiens, quel hasard !). Les difficultés de Nucky et de Chalky White (chef de gang afro-américain qui tente à la fois de protéger sa communauté et de faire des affaires pas forcément légales) aux prises avec un adversaire particulièrement retord et rusé ? Noyées sous les séquences mettant en vedette ce blaireau de Willie, ledit neveu mentionné plus haut. Gamin, je me moque de tes tourments amoureux et de tes conflits avec ton paternel ! Dégage, fous le camp du plateau et arrête de nous pomper l’air, tu n’as même pas le charisme de ton père dans la série (Shea Whigham campant un frère de Nucky complexe et jouissif à suivre, un des personnages les plus réussis du show, d’ailleurs) !


Heureusement, le scénario peut quand même compter sur son lot de moments forts: la relation entre Nucky et son cadet Elias est dans le haut du panier, tout comme les trames personnelles de Jimmy Darmody, fraichement de retour de l’horreur des tranchées et de son fidèle bras-droit, le tireur d’élite Richard Harrow, gueule cassée charismatique. Enfin, mention spéciale à ce dingo de Gyp Rosetti, antagoniste marquant de Nucky et responsable de nombreuses scènes d’anthologies et du tourbillon de violence qui dévastera Atlantic City dans une saison parmi les plus sanglantes.


En résumé, bien trop de faiblesse pour ce malheureux Boardwalk Empire qui n’arrive donc pas à remporter la timbale : plaisant mais pas aussi marquant que prévu, en concurrence avec d’autres séries plus intéressantes à suivre, ignoré en partie par les médias qui se focalisent tous sur l’incroyable succès qu’est Breaking Bad, il sera de plus éclipsé l’année suivante par Game of Thrones qui lui ravira son titre de blockbuster d’HBO.


PS: exact, Nucky Thompson est relativement peu abordé dans cette critique, contrairement aux autres personnages. Comme dans la série en fait.

MenaceCuir
6
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le 7 août 2015

Critique lue 487 fois

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MenaceCuir

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