Breaking Bad
8.6
Breaking Bad

Série AMC (2008)

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Breaking Bad est une bonne série dans l'ensemble.
En tout cas pour ce qui concerne les 2 première saisons de la série, il faut bien l'avouer. Il y a de vrais enjeux, la descente aux enfer d'un personnage excellent, une mise en danger constante, peur de se faire prendre, prendre de mettre sa famille en danger, peur de son cancer incurable.. Sans oublier la dualité, presque la double identité totalement insoupçonnable d'un prof de chimie, et un duo pour le moins iconique constitué de personnages, qui, a priori, tout oppose.
Il y une véritable guerre des gangs, et l’intérêt principal repose sur le fait que Walter "cuisine" en cachette et personne n'est au courant, ni sa femme, ni son fils, ni son beau-frère, qui pourtant le traque sans relâche.. un véritable jeu haltant du chat et de la souris.
Après tout l'expression "breaking bad" signifie "péter un câble", ne l'oublions pas !
Petit bémol pour le final de la saison 2 dans lequel, une ellipse narrative d'une grande facilité scénaristique se cache bien de nous expliquer comment White pouvait assister à la fois à l'accouchement de sa fille et au fameux rendez-vous.
Puis, très vite, arrive ce que j'appellerais la "spirale pépère" de la série, car effectivement les personnages.. que dis-je les scénaristes, se contentent du stricte minimum. Tous les protagonistes de la série commencent à devenir idiots et commettent le moindre crime pour faire monter l'audience. Alors, place à Hank qui collecte ses minéraux (et non de simples pierres) dans son lit, place à Jesse qui enchaîne soirée sur soirée ou se fait une ou deux partie de Sonic pour oublier la femme qu'il aimait (Jessica Jones, qu'il a connu durant 3 épisodes à tout casser), la femme de White désormais au courant des activités illicites de son mari, ce qui enlève quasiment tout le suspense à l'intrigue. L'apothéose vient lorsque Walter & Jesse signe un pacte avec un certain Gus (peut-être le plus gros balais dans le c** qu'il m'ait été donné de voir), nous avons alors nos deux héros travaillant confortablement dans un labo de rêve et rémunérés de façon plus que suffisante. Et c'est là, le gros problème d'écriture, si nos héros n'ont plus d'enjeux, alors il n'y a plus rien à en raconter.
Alors, je me suis posé quelques questions à ce moment précis. Le postulat de base racontait l'histoire d'un homme atteint d'un cancer qui va alors produire de la méthamphétamine (une drogue particulièrement addictive et destructrice) pour assurer un avenir confortable à sa famille. Sauf que :
- A plusieurs reprises, on nous répète qu'il doit emmagasiner environ 750 milles dollars pour réussir, mais avec son nouveau job, il dépasse aisément les millions par mois donc pourquoi est-ce qu'il continue ?
- Dans la même continuité, sa famille compte plus que tout pour lui, or sa femme Skyler (drôle de nom j'en conviens) non seulement le met à la rue, demande le divorce et couche avec son propre patron.. Je ne voudrais pas paraître vulgaire, mais aller jusqu'à risquer sa vie et la prison à perpétuité pour une telle personne qui n'est même pas sûre de l'aimer, ça dépasse l’entendement. Et très vite avec le temps, son fils, que dis-je, sa raison d'être, finit par le détester également. Sa famille, dont il parle dans chaque épisode ou presque, bien que placée au premier plan, reste finalement très superficielle.
- Walter est atteint d'un cancer, avec le temps on nous explique que le risque s'est amoindri de 80%. Ce qui était jouissif et logique, c'était de voir un homme prêt à tous les sacrifices pour accomplir sa mission car il savait qu'il allait pertinemment mourir et puisque sa propre vie n'avait aucune valeur il pouvait faire ce qu'il voulait. C'est le titre même de la série !! Mais, durant les 3 dernières saisons, Walter ou Eisenberg, de son nom d'artiste ne tousse plus une seule fois..
Bref, la série baisse en qualité d'épisode en épisode pour quelque chose qui s'annonçait pourtant très prometteur. La première partie est une guerre et la seconde une guerre froide comme expliqué dans un épisode justement. Beaucoup moins centrée sur l'action mais plus sur les préparatifs d'un conflit qui ne verra jamais vraiment le jour. Personnellement, la cleptomanie de Marie Shredder, les discussions passionnantes entre les deux sœurs, White qui fait exploser la voiture de son fils pour.. montrer à quel point il est badass (je ne vois pas d'autre d'explication), ben on s'en cogne pas mal. Les nouveaux personnages sont agaçants. Saul Goodman en fait des tonnes et essaie de placer une boutade minable à chaque réplique parce que c'est le comic relief, et rien d'autre. Mike est un homme de mains, ancien flic rebuté par son passé mais pourtant il n'a aucun scrupule à tuer par-ci par-là.
La suite d'autant absurde, prend un ton autrement plus policier accumule les longs dialogues soporifiques. Et à partir de là, c'est l'apogée de la bêtise.
Jessie exécute le nouvel assistant de White (parce qu'il voulait garder son emploi), Gus tranche la jugulaire de son sbire, pour.. faire un exemple.. je suppose.. White écrase deux hommes sans raison.. Et tout cela sous prétexte "oui mais sinon ils allaient nous tuer en premier". Mention spéciale pour Gus, mauvais acteur, qui gère de façon médiocre son entreprise et à le voir, on dirait qu'il n'en a constamment rien à secouer de ce qui se passe autour de lui. La série stagne et les scénaristes peinent à nous en mettre plein les mirettes, à tel point qu'un épisode entier nous dévoilent nos dealers distraits par une simple mouche, c'est dire !
Enfin, il faudra attendre la saison 6 (ou 5 : 2nde partie sur Netflix et Outre-Atlantique) pour que l'on nous offre enfin une conclusion satisfaisante, mais trop brève. Je ne voudrais pas aller jusqu'à spoiler, mais l'on ne se dit qu'une chose : “Tout cela pour ça ?” Parce qu'effectivement, une fin peut être entendue par la mort d'un personnage, mais c'est un peu paresseux comme approche. Rien n'a vraiment été accompli et même si la série est riche en rebondissement, elle reste bien trop simple et inégale dans son globalité pour la qualifier de chef-d'oeuvre télévisuel. Elle constitue cependant un bon divertissement et brille par une galerie d'acteurs talentueux.

Mr-7me-Art
7
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le 23 févr. 2019

Critique lue 166 fois

Mr. 7ème Art

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