Breaking Bad
8.6
Breaking Bad

Série AMC (2008)

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Breaking Bad ou la légende de Walter White

Cette série est tombée à un mauvais moment, le cancer de Walter White me ramenait à une réalité trop douloureuse, je faisais une fixation sur cette saloperie, au lieu d'apprécier le classique qui prenait forme devant mes yeux embués, au lieu d'être ébahis.

Il aura fallu une pluie de critiques dithyrambiques pour que je reprenne le chemin d'Albuquerque. J'ai bien fait, vu que cette série fait désormais partie de mon top 10.
Cela parait évident maintenant mais qui; en dehors de Vince Gilligan; s'attendait à l'explosion de Bryan Cranston, certes déjà talentueux dans "Malcom" mais dans un registre comique. Là, il fait un grand écart et sort une performance dramatique qui restera dans les annales de l'histoire de la télévision, faisant de son personnage Walter White, une légende.

L'autre révélation, c'est Aaron paul, leur duo n'aurait jamais dû exister, ce sont deux extrêmes, tout les opposent et pourtant, il va se créer une relation père/fils souvent mise à mal, chacun se trahissant à un moment ou l'autre, mais ils se retrouvent en permanence, contre toute attente et l'autre bonne idée, c'est de ne pas avoir fait durer la série, on ne tourne pas en rond, on avance; certes avec lenteur; mais jamais sans avoir l'impression qu'on nous lobotomise le cerveau, nous sommes dedans, cette tragédie est universelle.

La particularité de Breaking Bad, c'est de sortir des sentiers battus, dans une période ou la plupart des séries; tout comme les films; enchaînent les scènes d'actions, ou une réalisation caméra à l'épaule façon documentaire, ou le besoin de montrer des fesses, des seins, du sang, des tonnes d'effets superflus et autres excès en tout genre (que j'apprécie aussi, attention je ne les dénigre pas), elle prend le contre-pied, le temps de mettre en place, pour nous captiver avec une lenteur hypnotisante, fascinante, troublante dont on ne peut plus se passer, une addiction s'installe et l'attente entre chaque épisode devient longue.

L'histoire d'un homme ordinaire atteint d'un cancer, qui décide de se lancer dans la drogue pour offrir à sa famille, un meilleur avenir après sa mort, est louable, cela part d'un bon sentiment sauf que ceux dont il va croiser le chemin, ne sont pas dans la même optique, ils veulent l'argent par tout les moyens et souvent la violence accompagne ce désir.
Walter White va entraîner avec lui Jesse Pinkman, un jeune branleur et ancien étudiant, dans son parcours chaotique, croyant naïvement que cela ne durera qu'un temps, que sa femme Skyler et son fils Walter Jr n'en sauront rien, mais rien ne se passera comme il le désire, il va devoir se salir les mains et se mettre à mentir, jonglant entre ses deux vies, flirtant avec la schizophrénie.

Le parcours de cet homme, va l'emmener sur des chemins dont il ignorait l'existence, tout comme leur dangerosité, croisant des personnages hors normes, Saul Goodman, Gustavo "Gus" Fring, Mike Ehrmantraut, Hector Salamanca, Tuco Salamanca, Gale Boetticher et autres.
Mais là aussi, Vince Gilligan a fait preuve de génie car pour incarner ceux-ci, il a pris de grands acteurs : Giancarlo Esposito, Jonathan Banks, Mark Margolis, Raymond Cruz, David Costabile et une autre révélation, Bob Odenkirk. Sans oublier un festival de guests : Danny Trejo, Jesse Plemons, Robert Foster, Steven Bauer ou encore Adam Godley.
Attention, ils ne sont pas là pour faire de la figuration, pour se montrer, chacun à son importance, on ne tombe jamais dans le défilé de "stars" car l'histoire, la trame dramatique et la vraie "star" avec Walter White, seul le récit compte, Vince Gilligan apporte à chaque fois de la valeur à l'intrigue.

Comment oublier Anna Gunn, plus qu'insupportable en épouse de Walter White, son personnage devenant la cible de violences verbales de la part des fans, la preuve de son excellent travail, de sa soeur Betsy brandt, tout aussi énervante et enfin, un des personnages importants, Dean Norris, ce beau-frère membre de la DEA, côtoyant sans le savoir celui qu'il traque et dont on a tous regretté qu'il utilise les WC de Walter White.

Cette série est exceptionnelle, on ne pourra pas l'oublier, trop d'images qui se basculent dans ma tête, qui marque. Son rythme, sa mise en scène, ses plans, ses personnages, son intrigue, son originalité et bien sur, Walter White, une icône.
easy2fly
9
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le 24 oct. 2013

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2 j'aime

Laurent Doe

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