Community reprend un peu tout les poncifs de la comédie américaine en claquant ensemble:
- le jeune premier cynique mais avec un bon fond
- le sportif débile
- le nerd affublé de troubles autistiques qui fait des références permanentes aux TV shows et films ricains
- le vieux réac
- l'activiste rabat joie
- la mère afro quadra cul bénie
- la première de la classe
Puis casse totalement les clichés avec brio, Community est frais, c'est vraiment son principal atout.
D'ailleurs si l'action se déroule toujours aux même endroits comme dans n'importe quelle sitcom il y a une vraie volonté de casser son schéma à chaque épisode, parfois c'est brillant parfois beaucoup moins mais même quand la série commence à sérieusement battre de l'aile après la saison 3 je dois reconnaitre qu'il y a un réel effort pour ne jamais donner l'impression de voir 2 fois la même chose.
L'autre grande force de Community c'est les personnages secondaires et à ce point de vue les deux premières saisons sont de vrais chef d’œuvres, d'ailleurs quand ceux ci se font plus rare au profit d'histoires plus centrées sur l'intérieur du groupe j'ai commencé à ressentir de la lassitude.
Probablement car le ressort comique des personnages principaux comme secondaires était usé.
Le symbole parfait de cet essoufflement c'est Abed qui devient simplement unidimensionnel voir irritant passé l'originalité du début et qui ne sert plus qu'à introduire des situations, mais également le doyen dont le rôle de "gentil pervers" est usé jusqu'à la corde tellement il a été exploité après seulement la 2ème saison, enfin Chang, protagoniste énorme de la première saison subit lentement et surement une déchéance jusqu'à ce que l'on se demande ce qu'il fout encore là après la 3eme saison et ce malgré un très bon jeu d'acteur.
L'autre souci c'est également le fait que les personnages servant une opposition de départ (à savoir Britta face à Jeff et Shirley face à Pierce) tombent totalement à l'eau une fois le conflit résolu et même si ils demeurent attachant ne font absolument plus marrer, seule rescapée du lot Annie qui à défaut de faire rire apporte de l'énergie (et des boobs).
Le pire ennemi d'une série reste le temps, plus elle dure plus ça lui sera difficile de rester bonne. Mais quand en plus on parle de comédie ça revient à multiplier la difficulté par 10, c'est extrêmement dur de continuer à faire rire et se renouveler, l'immense majorité des sitcoms n'y arrivent pas.
Pensez y la prochaine fois que vous regarderez votre épisode de TBT ou The Office, est-ce que ça vous fait encore marrer ou bien regardez vous ça comme un dépressif prenant sa pilule de Prozac chaque matin ? Sans aller jusqu'au stade de décomposition avancée de HIMYM voir à la nécrophilie des Simpsons, Community finit par caler sérieusement au bout de la saison 4.
Au final, Community est une série comique faussement classique, fine, rafraichissante et avec des personnages franchement attachants. Je ne peux que grandement vous conseiller d'essayer les 4 ou 5 premiers épisodes de la série, si vous n’adhérez pas alors aucun regret à passer votre chemin, si au contraire vous rentrez dedans il y a de quoi bien s'amuser pour au moins un peu plus d'une dizaine d'heure.