Crazy Ex-Girlfriend
7.1
Crazy Ex-Girlfriend

Série The CW (2015)

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Dans la catégorie " série méchamment barrée tout autant qu'elle est follement addictive " (la catégorie est longue certes, mais passionnante), force est d'avouer que la nouveauté made in CW, Crazy Ex-Girlfriend, se pose bien-là en cette saison pas forcément très gâtée en nouveaux shows bandants.


Véritable concept hybride mêlant comédie musicale et sitcom/drama volontairement décalé, créée par sa propre vedette Rachel Bloom - ainsi que par Aline Brosh McKenna - et diffusée dans la douleur (un temps commandée par la chaine câblée Showtime, elle sera finalement récupérée par la CW qui elle, validera son pilote); la série a tout du projet aussi miraculé qu'il est foutrement unique au sein d'un paysage télévisuelle contemporain ne comptant que trop peu de folie (Man Seeking Woman, Glee, Unbreakable Kimmy Schmidt et puis... c'est tout).


Dès son titre joliment évocateur, Bloom laissait entendre que son héroïne - et donc instinctivement elle-même -, n'aurait aucun traitement de faveur et n'hésiterait pas la moindre seconde à se placer sur le peloton d’exécution des humiliations en tout genre; installant de facto le spectateur dans le fauteuil hautement jouissif et un brin embarrassant, du témoin impuissant d'une fixation amoureuse à la limite de... la folie pure. Le show se fixe donc sur le destin rocambolesque d'une éternelle romantique - et le mot est faible -, la pétillante Rebecca Bunch, avocate New-yorkaise accomplit qui décide de plaquer vie active et promotion en or pour retrouver à l'autre bout des États-Unis - West Covina, Californie -, son " amour de jeunesse ", Josh Tran; qui l'avait largué plusieurs années plus tôt lors d'un été dans un camp de vacances.


Le hic, c'est que le bonhomme, qui ne sait rien de cette arrivée en grande pompe de son ex, est en couple avec la séduisante Valencia. Ce qui n'empêche pas pourtant Rebecca d'être animée par le déni tout autant que l'espoir fou de pouvoir le reconquérir, et ce, en tentant tout ce qui peut être humainement possible (des mensonges à gogos aux dépenses folles en passant par le pole-dancing, elle sera capable de TOUT) pour passer du temps à ses côtés...


Avec cette histoire complétement WTF d'une femme désespérée d'attendre que son conte de fée pointe le bout de son nez, la série dévoile durant sa première salve d'épisodes, un pur condensé de folie douce férocement rafraichissante, incarnant une comédie musicale qui recycle avec malice les lieux communs sur l'amour tout autant que les clichés inhérents à toute romcom; en usant avec justesse d'un ton volontairement délirant et d'une pléiade de chansons à la créativité réellement unique et originale. Une invitation folle qui ne se prend jamais au sérieux, mais qui demande l'implication totale de son auditoire pour pleinement apprécier sa singularité.


Prenant son temps pour dessiner ses personnages, offrir une substance nécessaire à chacun (même si le quatuor Rebecca/Josh/Paula/Greg est privilégié) et développer avec eux des thèmes d'actualités (l’homosexualité/bisexualité, la reconversion professionnelle, le mal-être sentimental), trouvant l'équilibre parfait entre récit (un triangle amoureux plus épais et complexe qu'il n'en a l'air) et chansons grâce à la sensibilité et l'humour décapant de sa sublime héroïne/créatrice vedette Rachel Bloom - Golden Globe à la clé -; Crazy Ex-Girlfriend est sans forcer l'une des nouvelles séries plus divertissantes et attachantes du moment, un savoureux bonbon acidulé qui parle autant aux spectateurs masculins que féminins tant son propos - une âme à la poursuite de son ex/l'amour de sa vie - est empathique.


Une série qui ose tout avec un tel panache qu'elle ne peut que nous amuser ou nous attendrir. La CW a déjà renouvelée la série pour une saison 2, et vu le cliffhanger du season finale (la tête de Josh est tout simplement priceless), on est méchamment impatient de voir ce que nous réservera les habitants West Covina dans les mois à venir.
En tout cas, si nous ne l'avons pas vu venir à la rentrée, on l'attend décemment au tournant cette fois-ci.


Jonathan Chevrier


http://fuckingcinephiles.blogspot.fr/2016/05/critique-series-crazy-ex-girlfriend.html

FuckCinephiles
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le 12 mai 2016

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