Comme toute bonne série moderne, ça commence parfaitement... et patatras.
ATTENTION SPOILER
Le pilote de la première saison est excellent.
Intrigant, il donne les prémisses de ce que l'on suppute devenir un excellent thriller. Une enquête bien sordide s'annonce sur des disparitions sinistres d'enfants dans une forêt glauque qui jouxte une centrale nucléaire qui pue les problèmes enfouis.
Puis les deux épisodes suivants balayent totalement le genre policier d'un revers de la main... et oui... c'est une véritable aventure SF qui s'annonce avec du voyage dans le temps A GOGO.
Imaginez que Marty Macfly rate son éclair et reste bloqué à l'époque de la jeunesse de ses parents. Puis... répétez le concept sur 2-3 personnages qui à leurs tour voyageront dans le temps... et vous vous retrouvez avec une Hill Valley pleine d'habitants issues d'une seule et même famille.
Transposez ça dans une campagne boisée allemande un peu sinistre... vous avez DARK.
Je ne cache pas qu'au début, je me suis laissé prendre au jeux.
On suit un malsain petit plaisir à assister à l'inéluctabilité des évènements et de leurs conséquences. Car évidemment... dans tout bon voyage dans le temps qui se respcte, il faut du paradoxe temporel... ou plutôt... IL FAUT QU'IL N'Y EN AI PAS.
Du coup... l'impuissance des personnages (très bien écrits et superbement joués sur toutes les time line) face à la marche du temps est rigolote à suivre.
Ajouté à cela une qualité de réalisation léchée.
L'ambiance sonore est lourde... pesante. Peut-être trop ? D'un autre côté la série s'appelle DARK... donc il serait injuste de critiquer la série pour ça puis ce que c'est exactement la couleur qu'elle prend.
Visuellement, certaines scènes sont très angoissantes...
notamment cette traversée du temps dans les couloirs obscurs de la grotte avec ce tournant (gauche ou droite ?) terrifiant.
Mais voilà... d'épisode en épisodes, révélations en révélations...
machin qui est en fait le père de machine qui transmettra telle info à bidule qui comprendra que tel personnage ne peut pas empêcher cet enfant de devenir son père qui à son tour...
Les rebondissements finissent par s'enchaîner à une vitesse si colossale qu'on en devient ivre... ce qui m'a fait sortir de l'intrigue.
J'ai regardé à reculons la saison 2 et la série s'enfonce plus profondément dans son concept jusqu'au frontières du WTF.
Lorsque le jeune héros rencontre le vieux grand méchant.
- Vous êtes qui ?
- Je suis toi.
Moi à ce moment là j'ai éclaté de rire, tel un dément apprenant que Luke Skywalker est lui-même dark Sidious.
Mais c'est dommage... car les 4 premiers épisodes ont le mérite de m'avoir estomaqué. Une fois le concept assimilé et qu'on comprend que les scénaristes ont l'intention de reproduire 20 rebondissements du même genre ... ma patience chute.
Si vous aimez la série, je ne saurais trop conseiller aux amateurs du Time Travel l'excellente Bande Dessinée UNIVERSAL WAR ONE de Denis Bajram. Elle réussit de façon digeste à faire ce que DARK propose ad nauseam.