Il en faut du courage pour avoir la prétention de mettre en image un scénario aussi complexe. Et il en faut du courage pour assumer de perdre à un moment donné son spectateur pour mieux le retrouver. Car en effet, Dark ne s’apparente à rien de ce que j’ai pu voir jusqu’alors. Loin de tout propos redondant, les réalisateurs, à travers des digressions temporelles, osent. Le temps n’est plus qu’un lieu. Les années deviennent des espaces où les voyageurs se rendent. Et le scénario ne prend plus place dans des espaces mais dans des temps.
Néanmoins, je dois admettre que j’ai trouvé le scénario long à se mettre en place. Il m’aura fallu cinq épisodes pour vraiment accrocher, il m’aura fallu attendre le premier évènement marquant. Bouche bée devant ce qui venait de m’être révélé, j’enchainai les épisodes les uns après les autres, sans savoir où cette folle histoire allait me guider. J’ai vu le reste de la série d’une traite. Seulement deux semaines m’ont été nécessaires. Une chance quelque part, puisque cela m’a permis de ne pas oublier les liens généalogiques, chose sur laquelle on m’avait préalablement mis en garde, et que d’autres spectateurs ont eu blâmé. C’est donc rigoureusement que j’inscrivais chaque nouvelle donnée.
Mais là où la série m’a frappé, c’est que l’immersion était telle que je me pris au jeu de spéculer sur les relations entre personnages, aussi incongrues qu’elles puissent l’être. À ma grande surprise, j’avais fait une prédiction véreuse dès la première saison, qui s’est finalement révélée correcte (révélation lors de la saison 3). Ce jeu m’a permis de tisser un lien extrêmement fort avec la série.
Enfin, ce qui m’a le plus impressionné, c’est cette science mise au service du scénario. La science n’étant pas mon domaine de prédilection, je ne peux juger que de la conviction avec laquelle était énoncé chaque phénomène physique. J’ai bu chacune des paroles qui m’était dictée. Mais je ne voudrais pas remettre en question quelque chose dont je ne suis pas habilité à évoquer…
9/10