Du temps où j'étais ado, certaines séries m'ont marqué davantage que d'autres.
Il faut dire que la fin des 1990's nous a offert quelques programmes devenus cultes tant leur contenu (initialement ciblé "adolescents") avait su marquer positivement les critiques de l'époque, ainsi que les esprits de par la profondeur de leurs intrigues, des thèmes "avant-gardistes" mis en avant, et la qualité de leurs dialogues beaucoup plus matures que ce à quoi avait pu nous habituer les productions Spelling du type Beverly Hills ou encore Melrose Place...
Buffy contre les Vampires, Friends ou encore Dawson's Creek (en VO) sont de celles-là.
Concernant Dawson, je n'avais pas vu l'intégralité des 6 saisons, notamment le milieu de la série et pas mal de la fin. Mais j'ai toujours conservé un souvenir spécial de ce programme que je suivais chaque dimanche en fin d'après-midi comme la messe.
Oui, le personnage de Dawson, avec mon regard d'adulte, est un peu horrible, narcissique et manipulateur. Mais ce qui m'avait surtout touché à l'époque c'est LE rêve de sa vie : passionné de cinéma, et plus encore par l'oeuvre de Steven Spielberg, il vit, respire, mange et importune même ses amis & sa famille avec ça, et rêve de devenir réalisateur. Je m'étais tout de suite identifiée à lui, partageant le même rêve pour le cinéma, les séries (et les livres), surtout l'écriture alors que lui est davantage intéressé par la réalisation.
Voilà pour la séquence nostalgie.
Alors quand la série a débarqué en début d'année en intégralité sur Netflix, et que je me suis retrouvée immobilisée pour quelques semaines, j'ai décidé de sauter le pas et de me (re)faire les 128 épisodes du programme (créé par Kevin Williamson - série qui est surtout autobiographique le concernant).
Et je dirais que ça n'a pas mal vieilli. Tout comme Buffy et Angel (son spin-off que je n'avais jamais vu à l'époque). Même avec un regard adulte, ça passe, bien que les dialogues soient toujours aussi longs, métaphoriques, existentiels... pour ne pas dire soporifique (surtout passée une certaine heure ^^) Ils réfléchissent un peu beaucoup trop sur leurs émotions !
J'avais oublié aussi que les thématiques abordées sont fortes, toujours actuelles : adolescence à problème (parents démissionnaires), sexualité précoce, homosexualité, adultère, abus de mineur (oui, Pacey qui vit une histoire avec sa prof passait pour glamour à l'époque, mais aujourd'hui on ne le ressent plus du tout de la même manière), deuil, drogue, cancer et j'en oublie en route. C'est vrai que tout comme dans Buffy contre les Vampires, Dawson a été l'une des premières séries à présenter ouvertement (et sans dépréciation, ni voyeurisme, ni jugement de valeurs) des personnages principaux gays. Et ça a marqué l'univers de ces séries initialement télévisuelles.
Enfin, le cadre de Capeside, une ville fictive du Massachussets (Nouvelle Angleterre), est juste enchanteur. Encore un signe de l'univers, ça fait plusieurs séries feelgood/comédie dramatique où l'action s'y déroule, et je suis à chaque fois émerveillée par ces contrées qui m'en rappelle d'autres aussi "nordiques"...