C'est très simple. Par le plus grand des hasards, un brillant élève se retrouve en possession d'un Death Note, outil de travail d'un shinigami (passeur d'âmes). Il suffit de reporter un nom, éventuellement avec quelques précisions, et de penser précisément à la personne en question, et là voilà qui meurt. Tout est expliqué en anglais, langue internationale, sur le carnet. Le shinigami retrouve son carnet, mais il s'ennuie tellement depuis l'éternité et puis il a l'habitude de laisser faire. Avant d'être rencontré par le shinigami, le brillant élève fait mine de ne pas y croire, il fait l'essai genre je vais me prouver que c'est faux, et en fait ça marche. Et du coup son passe-temps solitaire favori, c'est d'inscrire les noms de criminels pour rendre la justice. Ne me demandez pas où il se procure les listes, mais déjà outre le droit qu'il s'arroge de tuer, outre le fait qu'il travaille sur lui-même en pouvant devenir un tueur qu'il ne contrôle plus, s'il est réellement un justicier, comment se fait-il qu'il ne se pose pas certaines questions élémentaires ? La première question, c'est : est-ce que j'ai le moyen d'être sûr que je tue des criminels ? En effet, même des cas qui paraissaient évidents ont fini par se dissiper parfois, il n'a pas accès aux dossiers, il tue selon des conclusions qui ne sont pas les siennes et qui ne sont même pas détaillées d'ailleurs. Il a la parole de la justice qu'un tel est coupable, donc il tue, il n'a jamais entendu parler des erreurs judiciaires. Dans le second épisode, son adversaire L soulève la question, mais ça ne le fait même pas réagir, ce soi-disant brillant élève. L'autre question, c'est que, vu qu'il veut conserver son anonymat, comment fera-t-il si quelqu'un vient à tuer en se faisant passer pour lui ? Comment va-t-il désavouer certains crimes déguisés en interventions divines de Kira. Certes, le héros semble s'en tenir à la crise cardiaque, mais même une crise cardiaque ça se maquille. Bref, comment il fait si on fait passer un meurtre pour une de ses punitions divines ?
Dans le deuxième épisode, on dépasse tous les niveaux de bêtise. Un L se manifeste, contre la vraisemblance il a déjà identifié que le premier mort par Death Note était dans le kanto au Japon, ce qui est de prime abord peu vraisemblable puisque les morts qu'il condamne sont répartis dans le monde entier. La prétendue vraisemblance viendrait de ce que la prise d'otages de sa première victime était filmée en direct, la crise cardiaque a été une surprise à la télé. Mais comment déterminer la première crise cardiaque qu'il a pu provoquer ? Il aurait été plus logique de déterminer qu'il était du kanto parce qu'on aurait constaté une abondance importante de morts au Japon, ce qui signifie un accès plus facile aux informations sur les criminels japonais. Cela peut se combiner à l'argument sur les heures des crimes qui amène L à penser que Kira est aussi un lycée ou étudiant lié à un parent dans la police.
En effet, apparaît un argument plus vraisemblable au début de troisième épisode : l'analyse de données qui amène à penser que le coupable fait des études, vu les horaires des meurtres en fonction des vacances, cours, etc.,sauf que dans l'épisode 2 L a déjà été hyper trop précis en diagnostic. Mais la cerise sur le gâteau, c'est dans le deuxième épisode où, même pas, parce qu'il est menacé, mais simplement parce qu'il est agacé, le héros qui se prétend un dieu incarnant la justice met le nom du pseudo L dans l'espoir de tuer celui-ci et de lui rabattre son caquet, ce qui n'est déjà pas très cohérent : on ne tue pas quelqu'un pour l'humilier, puisque mort il ne sait pas qu'il est humilié (l'humiliation se noie dans un étranglement qui absorbe la conscience de la victime en fait, l'effet est plutôt d'impressionner et terroriser les téléspectateurs, mais Kira n'a pas l'intelligence pour comprendre les visées précises de ses actes, qu'il est bête, mais qu'il est bête !). Le héros tue sans un remords, il n'a même pas besoin d'une progression démente dans le mal inconsciente et involontaire. Je peux continuer en si bon chemin. Si quelqu'un touche le carnet, il voit à son tour le shinigami. Notre héros arrache un papier pour qu'un dangereux criminel voie le shinigami au milieu de la foule. Il serait si simple de mettre un terme précoce à cette histoire de lutte d'orgueil débile entre L et Kira-Raito. Le criminel n'a qu'à dire ce qu'il voit et répéter tout ce que lui précise le shinigami et c'est fini. Par ailleurs, le héros a l'air de savoir à l'avance que le shinigami est désespérément passif, malgré sa tête de cauchemar. A aucun moment, il n'a un sentiment de danger, des doutes sur qu'il se passe. On dirait qu'il avait lu le scénario avant...
En fait, objectivement, puisqu'effectivement, on peut facilement déterminer au bout d'un moment que Kira fait partie du kanto et a accès aux fichiers de la police, puisqu'on sait aussi comme l'a montré l'émission piège de L qu'il peut tuer en associant un nom erroné à un visage, et donc que le nom est la clé du truc, la série est d'un optimisme béat sur la prétendue intelligence nationale de Kira. L'enquête ne peut qu'être close au cinquième épisode !!! Kira est l'objet d'une filature parmi d'autres proches du monde de la police (en plus, il est forcément inscrit dans son dossier que c'est un élève hords-norme), il tue quelqu'un devant un agent du FBI, puis il tue cet agent du FBI et tous ses collègues. Mais 1) il était connu d'avance des services qu'un agent le filait, et il est facile de vérifier que c'est le seul lié à un tel incident. 2) Son argument de laisser une semaine de délai à l'agent du FBI est débile, comme s'il n'y avait pas trace écrite laissée voire communiquée de la filature en temps et heure au moment même du meurtre dans le bus, comme si même en se retirant le FBI n'allait pas filer l'info aux autorités japonaises, comme si on devait se dire que puisque l'agent ne veut pas être interrogé sur l'incident du bus pour ne pas être identifié, il n'allait pas informer L, sa hiérarchie, laisser un écrit. 2) Kira a laissé du temps s'écouler avant de tuer le gars du FBI, ce qui laisse justement du temps à des rapports, notamment à un rapport passé auprès de L, sans oublier que l'agent du FBI peut laisser une note pour après sa mort. 3) Pire encore, la petite amie de cet agent du FBI est une ancienne du FBI qui survit et qui sait tout. Dès cet instant, le sort de Kira est scellé. La série rebondit avec une hypocrisie complaisante en inventant des arguments bidon pour dire qu'il ne peut pas être pris et n'a pas fait d'erreur. Toujours plus osé, on passe plutôt au niveau supérieur dans l'absurde au cours de ce cinquième épisode : on a droit à de la mise en scène risquée grand-guignolesque avec Kira qui approche sa victime et bluffe sur sa capacité à tuer instantanément, mais de toute façon même sans cela, Kira était l'objet d'une filature et alors même que les crimes se raréfient, un assassin passé à la télévision meurt sous ses yeux et celui de l'agent du FBI, puis cet agent du FBI meurt mais pas tout de suite et après avoir parlé notamment à sa compagne. En toute bonne logique, Kira est fou-tu ! Au-delà du cinquième épisode, c'est que de la pisse de chat, ah non pardon c'en était déjà tout le long des cinq premiers épisodes. J'ai beaucoup rigolé de la naïveté avec laquelle l'auteur croit que le FBI se retirerait de l'enquête, mort de rire ! J'ai trouvé que la logique se mordait la queue, quand notre justicier tueur de criminels tue des policiers et provoque des démissions en masse. Pas sûr que sa technique soit si efficace qu'il le prétend pour faire baisser la criminalité. C'est ça, une série intelligente ? En plus, L est la preuve pour les américains qu'il faut enquêter en dissimulant les noms, cela même est tellement évident dès le départ que l'agent du FBI ne devrait pas avoir ces noms sur son ordinateur portable, la sécurité devrait avoir été prise en amont.
Débilité mentale quand tu nous tiens ! Dans le sixième épisode, l'ex du FBI en deuil de son petit ami se confie au fils Yagami, alors qu'elle est censée savoir pertinemment que Kira est un proche parent d'un policier, plutôt même d'un haut gradé, puisque son ami faisait de la filature de gens de tel profil. Puis, qu'est-ce que c'est que cette farce de nous faire croire que personne ne pense spontanément que le tueur peut tuer autrement que par crise cardiaque alors qu'on a déjà constaté un contrôle des derniers instants des personnes ? Ce débile mentale de Kira qui dit à la femme que lui aussi pense que le meurtrier contrôle les derniers instants de ses victimes, puis qui dit hypocritement que même lui n'avait pas pensé qu'on peut tuer autrement que par crise cardiaque. Dans le septième épisode, face à cette femme ex du FBI qui a pourtant la prudence de lui donner un faux nom, Kira ne trouve rien de mieux à dire qu'il est lui-même chargé de l'enquête bien qu'il soit lycéen. A ce moment-là, la femme n'a qu'à se rapprocher avec lui d'agents et gueuler d'un coup de toutes ses forces qu'on l'arrête, puisqu'elle est sûre qu'il ne connaît pas son nom, et même si elle n'en est pas sûre elle n'a alors plus rien à perdre et à démasquer Kira ! Mais comment, comment puis-je être le seul à comprendre que cette histoire ne tient pas la route ?
J'ai repéré d'autres incohérences, mais le jeu me fatigue.
Bref, cette série, vous l'aurez compris, c'est de la complaisance... Je vous laisse déguster le chef-d'oeuvre, vous savez ce que j'en pense... Farcissez-vous les dialogues du manga si ça vous chante, quelle littérature...
Moi, ça me fait gerber, je souffre le martyre à ne regarder que quelques épisodes. J'ai horreur du héros, mais puissance dix mille, et j'ai horreur de cette petite manie d'auteur qui le fait un peu triompher et qui nous le présente comme le plus brillant élève du Japon, surtout que ce n'est même pas intelligent ce qu'il raconte et fait. La loterie du réel peut faire que le gars le plus intelligent soit un monstre, mais là le mec il ne conceptualise rien et il se dit diabolique au nom de la justice sans comprendre le dilemme. Il traumatise ses proches, une amie, il tue très rapidement des innocents ou il tue des criminels sans savoir s'ils en sont, cas flagrant du piège de L.
J'ai pas pu tout regarder, j'ai juste fait l'effort de mettre au point ce que j'ai à dire sur quelques épisodes, tellement ça me révolte. Je me tiens allongé en écoutant sans regarder l'image, tellement je ne supporte pas. Ce Kira, mais j'ai envie de tabasser son inventeur, de casser l'écran, tellement ça me fait gerber. Quelle horreur ! Et c'est bête, et ça plaît ! Je suis indigné ! Ma haine pour un tel dessin animé est viscéral !
Auteur, j'écris ton nom, pas sur un Death Note, mais sur un livre d'infamie !