Une très bonne surprise

Un mélange inatendu et bienvenu entre Fringe, Nightwatch et Le visiteur du futur (ce n'est pas lié vu que c'est adapté d'une nouvelle de Douglas Adams, juste ça donne la teneur de la série) je suis étonné qu'un show de ce type ait pu voir le jour sur un channel TV standard (et non Netflix, HBO, etc).

On jongle entre comédie, SF, sordide, drama et action de façon plutôt sympathique même si parfois il est difficile de faire le grand écart d'une scène à l'autre. J'ai l'impression que c'était surtout là la difficulté de la série, réussir à jouer dans ces différents genres sans tomber dans l'absurde complet comme seule la comédie française sait le rater. Sur ce point c'est plutôt réussi donc.

Samuel Barnett (Dirk) et Elijah Wood (Todd) portent clairement la série sur leurs épaules pour ce qui est du jeu d'acteur, néanmoins il y a assez d'arcs de personnages gravitant autour pour étoffer leurs rôles et densifier la narration. C'est aussi un point notable même si l'on craint au début que trops d'arcs n'existent, le show réussi rapidement à lier le tout sans pour autant laisser une part de mystère piquant la curiosité du spectateur. Cette série est donc un vrai petit plaisir burlesque et un bijou de dialogues que l'on pouvait attendre de D. Adams.

Pour autant on note dès le 2e épisode une différence nette dans l'écriture avec le pilote et si au cours de la saison c'est tolérable, ça devient putassier sur les dernières 10 minutes du genre "Oh wait! On a fini l'arc de la saison 1 mais on va bien vous trouver des idées pour la saison 2 et d'ailleurs voici un défilé de cliffhangers bien connus utilisés par plein d'autres séries qui se sont vautrées pour vous inviter à revenir l'an prochain".

Clairement c'est ici que le bât blesse, si BBC America a produit Dirk Gently en dehors de ses grilles habituelles, le channel n'arrive clairement pas à réaliser une saison d'anthologie et à maîtriser la force d'une série souhaitant délivrer une seule histoire sans vouloir absolument vendre une fidélisation banale.

Ainsi le montage global se veut rythmé sur les coupures publicitaires avec des cut scenes bien souvent abrupts sans cohérence narrative et un dernier épisode partagé entre "emballons le tout" et "publicité pour la suite". Quelque part si ce temps utilisé à des fins commerciales avait été utilisé pour une réalisation et un montage à la hauteur du contenu, la série aurait facilement grappillé les 2 dernières étoiles manquantes à sa note.

Est-ce à dire qu'il sera dorénavant difficile pour un network de produire une série parfaite ? Probablement, tant qu'ils ne changeront pas de modèle économique ou de mindset sur ce qui est recherché par les spectateurs de séries aujourd'hui.

Pour conclure, voilà une très bonne surprise que Dirk Gently's... qui aurait certainement gagné en qualité si HBO ou Netflix l'avaient eu en main à mon humble avis. Je doute fortement d'être dans les starting blocks pour la saison 2. Quoiqu'il en soit sur 8 épisodes ça reste clairement un petit plaisir à ne pas bouder !