Doctor Who
7.7
Doctor Who

Série BBC One (2005)

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Doctor Who est une des meilleures séries de tous les temps!
Pourquoi?
Parce qu'elle a tout et qu'elle peut tout se permettre. On passe d'un épisode historique à un épisode de science fiction, à de la fantasy, de la plus pure comédie au drame le plus intense, il y a des épisodes policiers, des épisodes politiques, des épisodes dramatiques et des épisodes psychologiques (ou tout en même temps!)
Parce que le Docteur et ses compagnons voyagent dans le temps et l'espace, il n'y a pas de limites, pas de barrières, pas de tabous. L'espace et le futur offrent leur liberté d'imaginaire aux auteurs quand le passé et la terre leur offrent leurs références.
Bien qu'extrêmement britannique (à voir en VO de préférence), la série touche à des thématiques universelles qui résonnent pour tout un chacun.


J'englobe dans cette dithyrambe la série originale également. Je n'ai pas vu tous les épisodes mais j'en ai vu suffisamment et ce n'est pour moi qu'une seule et même série. Les décors et les monstres font plus carton pâte que dans ce reboot mais cela fait parti du charme.
Le reboot n'est pas exempt de kitch et le même bout de contre plaqué est utilisé jusqu'à ce que mort s'en suive parfois. Mais l'illusion fonctionne et les Daleks, par exemple, qui ne sont jamais que des poubelles avec un batteur électrique et une ventouse en guise de bras, sont effrayants comme de juste.


Je connais cependant mieux le reboot que le Who Classic et vais me concentrer sur celui-ci, saison par saison et surtout Docteur par Docteur et compagnon par compagnon.
Accrochez vous, ça va être une loooongue critique.


Docteur 9
La saison 1 est un peu tâtonnante, les producteurs cherchant leur rythme et le ton à donner à cette nouvelle série.
Il y a des épisodes formidables comme celui des masques à gaz (qui en plus voit arriver le Captain Jack) ou bien le double épisode final avec ses parodies meurtrières de jeux télévisés.
La règle que cette saison 1 établi parfaitement, c'est celle des indices disséminés tout au long de la série qui semblent insignifiants et qui au final sont LA solution


ici BadWolf


ou bien si vous préférez l'intrigue générale de la saison qu'on ne voit pas toujours venir.
Christopher Ecclecston fournit le docteur de base pour cette nouvelle série. Il est dur mais ne manque pas d'humour. Il est dommage qu'il soit parti au bout d'une seule saison quand il commençait à trouver son docteur.
Quant à la compagne de voyage, Rose, elle est suffisamment sympathique pour emporter le spectateur. Elle fait preuve de courage et de jugeote et j'avoue l'avoir bien aimée au début. Malheureusement, Rose est devenu la compagne que j'apprécie le moins au fur et à mesure des saisons. J'y reviendrai.


Docteur 10
Les saisons 2 à 4 contiennent parmi mes épisodes préférés. L'ère Tennant comme on l'appelle (parce David Tennant est comme la reine Victoria, immortel) est celle de l'humour, des courses poursuites, de l'arrivée des Weeping Angels, de l'affirmation de la non-violence du Docteur, la création de Torchwood, le retour des Cybermen, le retour du Maître, la première apparition de River Song.
Ces 3 saisons sont variées et offrent d'excellents rebondissements. Certains épisodes sont un peu à la traine il faut le reconnaitre comme celui sur l'alien qui se sert de la télé pour voler des visages, l'épisode avec le diable, The Lazarus Experiment, ou le Sontaran Stratagem pour ne citer que ceux là.
David Tennant est mon Docteur (peut être que ça se sent? je ne sais pas). J'ai pourtant commencé la série avec Ecclecston mais David et moi, ça a fait tilt dès sa première apparition et sa façon de dire "Barcelona"!
Il fait bien évoluer son Docteur depuis celui encore endurci par la guerre du temps d'Ecclecston vers une version plus adouci et apaisée du personnage. Il est drôle et charmant, un peu flirt aussi mais sans dépasser les bornes (même si on veut nous faire avaler Rose à coup de pompe dans l'arrière train).
Tennant a eu 3 compagnons de voyage. Tout d'abord Rose dont on nous débarrasse à la fin de la saison 2 parce qu'elle a fait le tour de son personnage et de sa relation avec le Docteur et que les auteurs, il faut bien le dire, commençaient à y aller un peu fort sur la relation amoureuse potentielle entre ces 2 là et que ça ne pouvait mener nulle part. A partir du milieu de la saison, Rose devient un peu égocentrique, possessive et même odieuse par moment. C'est un trait qui va s'affirmer tout au long de ses apparitions dans les saisons suivantes.


Rose aura droit à son duplicata humain du docteur pour faire mumuse et se consoler dans sa dimension parallèle. Ca m'énerve!


Les auteurs ont réussi à rendre un personnage assez sympathique totalement antipathique, en tout cas pour moi, et être sûre de ne plus la voir a été un soulagement.
Ensuite vient Martha Jones, qui n'a pas de bol et subit l'ombre de Rose aussi bien dans la série qu'auprès des fans. Martha c'est le rebond. Sa saison sera pourtant bien menée et le personnage gagnera en intérêt. Martha est badass et elle ne s'en laisse pas raconter. Les auteurs prendront la bonne décision et la feront quitter le Tardis la tête haute.
Et finalement, en contraste total avec les 2 premières, nous aurons Donna Noble (ma préférée), la compagne de voyage, l'amie, la complice. Pas l'ombre d'une tension sexuelle ou sentimentale avec Donna, les auteurs ont appris leur leçon. Cette dernière saison de Tennant est comme un buddy movie à travers l'espace. Donna et sa grande gueule mais sa grande compassion aussi feront beaucoup pour humaniser le Docteur, plus que les mini jupes de Rose en tout cas. Sa fin dramatique à souhait est l'un des moments les plus émouvants de toute la série.
Après quelques épisodes spéciaux où il sera seul et fuira sa régénération, Tennant devra céder sa place malheureusement alors que Russel T Davies tire également sa révérence en tant que producteur.


En tant que compagnon honoraire de 9 et 10, la série fourni l'un des personnages les plus intéressants et attachants du whoniverse en la personne du Capitaine Jack Harkness, agent temporel puis immortel au destin décoiffant, flamboyant, charmant, pansexuel, courageux et manipulateur qui se verra confier la série spin off "Torchwood". John Barrowman est un cadeau fait à l'humanité par le destin, comme Jack d'ailleurs.


Docteur 11
La saison 5 voit donc arriver un tout nouveau Docteur en la personne de Matt Smith (à peine sorti des langes), un tout nouveau producteur Stephen Moffat et de tout nouveaux compagnons Rory et Amy. La saison 6 verra aussi le début de la diffusion sur BBC America, ce qui influencera énormément la production.
Les 3 saisons de Matt Smith sont plutôt bonnes. J'ai fait un gros caprice à l'époque et ai refusé de les voir parce que ce n'était pas David Tennant mais j'ai finit par céder (remettre mon cerveau d'aplomb) parce que 1) j'aime cette série et 2) j'avais peur de ne plus rien y comprendre, et, en effet, les saisons 4 à 6 sont parmi les plus riches en "wibbily wobbly timey wimey stuff". Le douzième docteur aura à gérer certaines conséquences et les relations fortes créées par le onzième Docteur seront difficiles à ignorer.
Certains épisodes tirent trop sur la corde du paradoxe temporel mais certains fils d'intrigues, comme celui de River Song par exemple, sont parmi les mieux menés de toute la série. D'une part le personnage est irrésistible (Alex Kingston rules!) mais son histoire et la façon dont elle s'entremêle avec celle du Docteur est vraiment unique.
Parmi les très bons épisodes on peut citer: le tout premier (excellente prise de contact avec le Docteur et ses futurs compagnons), Le Labyrinthe des Anges, The Doctor's Wife, L'asile des Daleks (liste non exhaustive).
Ces 3 saisons verront aussi fleurir les épisodes en 2 parties avec une intrigue générale plus présente.
Matt Smith fait un Docteur tout à fait honorable. Il joue de sa jeunesse pour lui donner un côté plus enfantin, plus insouciant qui n'est pas désagréable.
Côté compagnons, Amy et Rory forment un couple attachant même si j'ai plutôt un faible pour Rory. Comme pour Rose, je trouve qu'Amy navigue parfois les eaux dangereuses de l'odieux.
En milieu de 6ème saison, Amy et Rory auront un départ bien mené, irrévocable comme souvent, et émouvant.
Il seront remplacé par Clara Oswald, une compagne dont l'identité et le rôle ont été préparés depuis le début de la saison 7.
Malgré son début intrigant, Clara souffre du même syndrome que Martha: elle arrive derrière le ou les compagnons originaux et souffre de la comparaison. Le rôle important qu'on lui donne dans le destin du Docteur semble trop important pour une compagne aussi récente. Personnellement, ça ne m'a pas gêné mais je sais qu'elle a été beaucoup décriée.
Et après un film fêtant le 50ème anniversaire qui réuni Matt Smith et David Tennant (youhou) et nous présente John Hurt en War Doctor (il est excellent, pas de doute), Matt Smith rend son noeud papillon et son fez et fournissant 12 nouvelles régénérations un Docteur, Moffat nous relance pour au moins 50 ans de plus!


Docteur 12
Les saisons 8 à 10 sont, il faut l'avouer, un peu bancales. Bizarrement Moffat a du mal à trouver le ton juste pour son nouveau Docteur.
Pourtant, très intelligemment à mon avis, l'acteur choisi est nettement plus âgé (Peter Capaldi est formidable), le personnage est plus brusque et moins charmant au début comme pour éloigner et annihiler les intentions amoureuses de Clara et des potentiels futurs compagnons.
Ce sont cependant de bonnes saisons avec de très bons épisodes comme Into the Dalek, Kill the Moon, L'invasion des Zygon.
Malheureusement, les épisodes manqueront de régularité et d'une bonne gestion de l'arc principal.
Peter Capaldi est, comme dit plus haut, formidable. C'est mon second docteur préféré. Il est sarcastique, dur mais il gagne en compassion au fil des épisodes. Il est aussi totalement à la masse, bien plus que les autres. Ce qui marque le Docteur de Capaldi, ce sont ses discours. C'est le roi des grands discours qui sonnent juste et qui mettent la larme à l'oeil ou la pensée au cerveau.
Il est tout d'abord accompagné par Clara à nouveau. Une Clara qui devra quasiment se substituer au Docteur au début tant celui-ci est désorienté par ce nouveau set de régénérations, chose qui sera énormément critiqué. J'ai trouvé au contraire la dynamique intéressante.
Jenna Coleman a fait un bon boulot avec son personnage d'autant que Clara a pâti d'une irrégularité d'écriture.
Vient ensuite Bill pour la dernière saison, un personnage sympathique et bien interprété mais qui peinera à prendre sa place dans l'intrigue. Le Docteur est aussi accompagné de Nardole qui lui crève l'écran grâce à Matt Lucas et son humour bonhomme mais incisif. Il aurait largement suffit.


Docteur 13
Jodie Whittaker est donc le premier Docteur féminin. Pourquoi pas, ça ne me gène pas. Il est établi depuis longtemps que les Seigneurs du temps peuvent se régénérer indifféremment en homme ou en femme (ce qui doit d'ailleurs rendre les réunions de famille pas tristes!). Ce n'était qu'une question de temps pour que cela arrive et c'est maintenant.
J'ai fini péniblement cette 11ème saison. La rupture avec les saisons précédentes est abyssale et juste là pour être là.
Comme pour Matt Smith on change de producteur, de Docteur et de compagnons mais ici, la continuité de la série en prend un coup.
J'ai du mal à citer un bon épisode en dehors de Kerblam! et Résolution, le tout dernier, diffusé au jour de l'an (pas d'épisode de Noël non plus, il ne faudrait pas croire que c'est pareil qu'avant surtout!). Les autres sont mous et manquent de tension. Les menaces qui pèsent sur nos protagonistes ne sont pas menaçantes. Les épisodes historiques sont pontifiants.
Le Docteur et ses compagnons sont plus souvent des spectateurs que des acteurs (cf l'épisodes des démons du Penjab où non seulement ils se pointent dans ce qui est le passé familial de l'un d'entre eux volontairement mais en plus ne servent strictement à rien).
Le gros problème, à mon avis de cette saison, c'est le "on a décidé de pas faire pareil alors on fait différent" mais malheureusement, ça ne donne pas mieux. Faire nouveau pour faire nouveau et ne pas mieux travailler ses scénarios ça donne pas du bon. Ce n'est pas parce qu'on nous éblouit par la différence qu'on ne va pas voir que la saison tourne à vide.
D'autre part, trop de compagnons tue le compagnon à mon avis toujours. Graham, Yaz et Brian, ça fait beaucoup à encaisser d'un coup, avec un nouveau Docteur. Les 3 ne sont pas développés équitablement au cours de cette courte saison de 10 épisodes, notamment Yaz qui ne sert à rien et à qui il n'arrive rien. Alors certes, le groupe est éclectique et divers mais c'est à peu près tout ce qu'il est.
Quand au Docteur, Jodie Wittaker est très sympathique, elle offre une vision du Docteur plus douce et bienveillante, moins brusque, une personnalité plus apaisée. Cependant, elle peine à emporter mon enthousiasme. Elle manque de punch, elle sert de machine à exposition (ce qu'est souvent le Docteur qui sait tout ou presque mais tout est dans la manière) mais semble rester passive face aux évènements.
Tout ça manque d'épique, de profondeur, de rebondissements. Une saison un peu vide et souvent mal écrite. J'espère que la suivante rectifiera le tir, ce n'est pas la première fois que DW prend une tangente maladroite et finit par emporter le prix!


On se revoit en 2020 Docteur! Je ne lâche pas l'affaire si facilement.


Mise à jour :
La saison 12 est meilleure que la précédente sans aucun doute avec un arc narratif global et des épisodes avec de vrais enjeux et pour certains un vrai sens de l'aventure. Les compagnons sont toujours des bouts de cartons même s'ils gagnent un peu en personnalité dans l'épisode sur les cauchemars. Quant au Doctor, elle manque encore de punch même si c'est aussi mieux.
Les "messages" manquent cruellement de subtilité.

Le problème grave de cette saison réside dans son final. Chris Chibnall après une saison 11 fade à pleurer a décidé de pourrir carrément le concept. C'est quoi cette idée de m.... qui détruit l'essence même du personnage, crée des problèmes de continuité épiques et sans solution (dans une série sur le voyage temporel c'est un comble) et j'en passe.
C'est très pauvre en plus de faire de notre rebelle préféré(e) un être tout puissant! Pourquoi? Doctor Who c'est l'histoire de gens normaux, y compris le Docteur, qui font des choses extraordinaires pas l'histoire d'un dieu!


Ce n'est plus Doctor Who, c'est Docteur What.

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le 21 janv. 2019

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Anilegna

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