Ergo Proxy
7.3
Ergo Proxy

Anime (mangas) WOWOW (2006)

Etrange, pour ne pas dire dispensable

Au même titre que Serial Experiment Lain, cette œuvre est pour moi un OVNI de la japanimation. L'histoire présentée est celle des deux protagonistes que sont Real Mayer et (surtout) Vincent Law, qui opèrent dans une cité futuriste protégée du monde extérieur devenu inhabitable par un dôme. Humains et robots appelés Autoreiv y vivent en harmonie. Le premier est un inspecteur, petite-fille du maire de la ville, complètement froide et qui sera chargé d'enquêter sur un virus frappant les autoreivs, le Cogito, leur offrant ce que l'on pourrait appeler un libre arbitre. Le second est un immigrant affilié à la Division de Contrôle des Autoreivs. L'origine de ce virus sera également l'origine de la quête de vérité de nos deux héros.


Ergo Proxy n'est pas ce que l'on pourrait penser. C'est un anime très long, porté sur ce que j’appellerai non sans une once de sarcasme, une masturbation intellectuelle. Le terme est cru, mais totalement adapté à la situation. Le véritable thème de cet anime semble être la recherche de soi, et si celui-ci offre de nombreux éléments de réponses aux questions posées au spectateur, des explications claires n'y sont jamais détaillées, et tout semble se mélanger dans une espèce de cambouis obscurantiste. Un exemple? "Je pense donc tu es", lâché comme ça lors d'un épisode révélation. Voilà. On est censé comprendre quoi là bordel?


Et en même temps, tout n'est pas empreint de mystères ; on en vient quand même à comprendre les héros, leurs actions et le fardeau qu'ils portent en eux, le fait qu'ils ne soient pas avancés plus que nous y aidant. Par ailleurs, notons également l'animation sublime qui se veut être le reflet de tout ce qui est du domaine du non-dit ; les scènes de voyage sur le vaisseau sont par exemple complètement empreintes de solitude, de crainte et de lassitude caractérisant si bien l'âme de nos (anti-)héros.


Ergo Proxy est au premier abord décevant, car il n'est pas ce que l'on pense qu'il sera. L'ambiance est plutôt à l'ennui qu'au divertissement et j'ai même failli arrêter l'anime en plein milieu tellement c'est lourd à supporter comparé par exemple à un Fate/zero. Le héros principal est mou, le second est tantôt insupportable, tantôt extrêmement intéressant. Mais que lui reste-t-il donc pour conquérir le cœur des spectateurs?


Eh bien, malgré son obscurantisme, force est de constater que l'anime incite énormément à réfléchir et dispose de vrais éléments philosophiques, que ce soit autour du thème de l'identité, de la politique, du progrès, de l'éthique. L'excentricité n'est pas vraiment au rendez-vous, sauf peut-être pour ce qui est de l'apparence de Real (alias Amy Lee du groupe Evanescence). La production est comme je l'ai dit sublime, l'animation et la bande originale retranscrivant parfaitement bien l'ambiance du truc. Le final, bien que sujet à incompréhension, est splendide et on ne reste pas sur sa faim contrairement à beaucoup trop d'autres animes.


Ceci est aussi dû au fait qu'au bout d'un moment, on a vraiment envie d'achever l'expérience.
Mon jugement final : complètement dispensable.

BlackLight
6
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le 5 juil. 2015

Critique lue 520 fois

BlackLight

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