Falling Skies par AntoineRA
• SAISON 3 (6/10)
Falling Skies, ça cartonne ; malgré des audiences qui baissent par million à chaque saison. Pourtant, il y a une base de fidèles, et la chaîne TNT semble satisfaite de cette constante et bien encline à faire perdurer le show. En dépit de mes attentes en fin de saison 2, qui semblait clairement avoir orienté la série sur la bonne voie, cette troisième saison de Falling Skies se révèle décevante. Elle n’en est pas pour autant mauvaise et reste supérieures aux précédentes et leur vision pauvre du post-apocalypse, même si elle est victime du même écueil. Le vice de grapiller des épisodes pour garder le principal de l’intrigue en vue de la prochaine saison. Je n'aime pas du tout ce principe, et c’est la troisième fois qu’ils font le coup chez Falling Skies. Alors que cette nouvelle saison était vraiment l’occasion de rentrer dans le vif du sujet, c’est de nouveau juste abordé.
Elle commençait pourtant très bien, sur un bon rythme et directement en plein cœur d’affrontements extraterrestres. Avec une ellipse de sept mois, l’univers qu’on connaît a quelque peu changé et il se montre intéressant à redécouvrir. Qui plus est, il y a eu de véritables efforts faits pour améliorer le ton de la série. Déjà par rapport à la photographie qui est désormais plus froide et rend une image cadrant bien plus avec l’ambiance post-apocalyptique, mais également au niveau des environnements dévastés qui semblent crédibles. Notons aussi que le budget a certainement été revu à la hausse pour les effets spéciaux, nettement meilleurs sur l’ensemble de la saison, bien qu’on note encore des maladresses sur les méchas ou les plans les plus chargés. D’un autre côté, ils sont également moins nécessaires qu’auparavant et sont souvent présents sous forme "pratique", c’est-à-dire les prothèses en caoutchouc qui donnent vie aux différentes races. Si notables, essentiellement sur les Volms, la qualité demeure acceptable.
En parlant des Volms, c’est la nouvelle race extraterrestre qui débarque en fin de saison 2 et qui, après moult promesses d’une saison plus intenses, se révèlent assez sous-exploités et vraiment actifs que dans l’épisode final. Si ce n’est pour Cochise, campé par l’incroyable caméléon qu’est Doug Jones (le Surfeur d’Argent, Abe Sapien dans Hellboy, le Pale Man dans le Labyrinthe de Pan, entre autres), qui sert un peu de bras droit et conseiller de Tom Mason. Car ce dernier est devenu le Président des Nouveaux États-Unis à Charleston, ce qui est un peu gros niveau réalité, mais assez jouissif du point de vue du show. L’acteur Noah Wyle porte d’ailleurs la série, et cette troisième saison tout particulièrement, sur ses épaules puisqu’il est un homme de pouvoir, globalement respecté, et un des plus fervents acteurs dans la guerre contre les Esphenis. Qui plus est, en l’érigeant définitivement comme figure de proue de Falling Skies, on en vient à partager globalement les mêmes points de vue que lui, ce qui nous implique davantage à ses côtés. Sa prestation est irréprochable, et celles des autres acteurs qu’on suit depuis deux ans désormais se sont bien améliorées, ou plutôt on s’y est fait aux jeux plus forcés du Capitaine Weaver et de sa fille, ou bien de Bressler, d’Anne et Marina.
Le problème, en dépit de cette alliance avec les Volms, des conspirations en arrière-plan, ou des doutes de certains protagonistes envers les choix parfois aveugles de Mason, c’est cette impression que le scénario s’éparpille et que le fil conducteur n’est pas assez prononcé, voire même oublié par moments. En fait, la plupart des points cruciaux sont établis dès le pilote et, tout au long de la saison, des problèmes secondaires viennent monopoliser le premier plan, gardant ainsi ces mystères du départ sous silence jusqu’à la fin, voire la saison 4. Un des principaux étant l’accouchement d’Anne Glass, Mason devenant alors père d’une petite Lexie pas tout à fait ordinaire. Et, alors que c’est plutôt flagrant qu’on a affaire à une situation digne de Disparition (mini-série de Spielberg… tiens, tiens…), les scénariste use la corde du "suspense" à fond pour garder ce mystère scellé.
Bien sûr, il y a quelques révélations importantes et intéressantes qui permettent de faire progresser le schmilblick et mettre quelques éléments en mouvement, mais on ressent aussi beaucoup de remplissage, comme les épisodes 5, 6 et 7 qui, en fin de compte, se ressemblent et auraient clairement pu être condensés vu leur apport à la trame principale. Il y a aussi cette arrière-troupe retranchée avec le vrai président des États-Unis qui ne sert de divertissement que le temps d’un épisode. Ou bien cet épisode 8, très différent du reste, mais étendu plus qu’il ne le fallait. En fait, à part sur les deux-trois premiers épisodes, l’impasse est rapidement faite sur la présence des Skitters, désormais secondaires, ainsi que celles des Esphenis qu’on aurait pensés plus au centre des affrontements, même si on peut considérer qu’ils restent présents mais sous une autre forme. Et ce ne sont que les deux derniers épisodes qui remettent le conflit sur le devant de la scène, entraînant, comme d’habitude, l’histoire vers une autre perspective au travers des vingt minutes finales, histoire de poser les premières pierres de la saison suivante.
Que retenir de cette troisième saison ? Eh bien, pas grand-chose si ce n’est qu’on a un peu le droit à tout ce qui a déjà été fait auparavant, mais en un peu mieux cette fois-ci et tout de même sympathique. Cependant, les scénaristes sont clairement restés à la surface des possibilités qui s’offraient à eux, dans le simple but de prolonger la durée vie de la série. Car, sans surprise, une nouvelle et quatrième saison a d’ores et déjà été annoncée, cette fois-ci avec douze épisodes au compteur. Peut-on espérer qu’ils sauront mettre un terme à l’aventure du 2nd Mass qu’on retrouve un peu dans la situation du début de la première saison ? À vous de voir ; j’arrête désormais d’attendre quoi que ce soit de cette série qui, je pense, restera à jamais moyenne.
- Critique initialement écrite le 22 août 2013.
_________________________________________________
• SAISON 2 (5/10)
17 épisodes. C'est ce qu'il aura fallu pour que la série commence vraiment à m'intéresser. Plus d'une saison et demie pour pouvoir enfin commencer à apprécier Falling Skies. D'un côté c'est assez grave, mais d'un autre c'est également rassurant. Ça me confirme que je ne m'étais pas trompé sur la qualité de la série. Cette deuxième saison, je l'avais commencée à l'été 2012, à sa diffusion et avait décroché au bout de deux épisodes par le peu d'évolution vis-à-vis de la première, qui n'avait rien de bien glorieux. Pourtant les teasers intenses de la S3 m'ont poussé à rattraper mon retard pour l'été 2013.
Si la saison 1 se terminait sur cette intrigante rencontre avec les "chefs" aliens qui promettait un contact bien plus mystérieux et SF pour la suite, la saison 2 démarre bien pauvrement. Quelques ellipses et flashbacks, et nous voilà de retour au milieu de ce camp de résistants avec nos protagonistes qui tentent de rester en vie. On nous ressert plus ou moins la même chose, avec quelques attaques aliens et des objectifs qui se dessinent en cours de route. Le combat, la rébellion, ne sont pas vraiment plus intensifiés comme on pouvait l'espérer et on passe davantage de temps à traiter de différents familiaux ou de couple, qu'à tenter de percer le mystère des extra-terrestre.
Et ce pendant les 6 premiers épisodes de cette seconde saison donc. Il y a quelques rebondissements qui s'ajoutent de temps à autre (certains semblant avoir été trouvé au dernier moment pour faire du remplissage), et deux-trois minutes consacrés à l’évolution de l'intrigue avec, notamment, la morts de certains personnages, la pilote qui vient avertir d'une communauté organisée, des aliens qui veulent s'allier aux humains, et quelques autres évènements plus ou moins majeurs. Hormis cela et quelques affrontements sur le terrain, la série stagne sur des relations niaises rabâchées depuis la première saison, à l'instar de Maggie qui chauffe Hal pendant plusieurs épisodes pour finalement lui mettre un râteau, ou de Tom qui veut veiller sur ses fils alors qu'ils veulent aller au combat, ou du capitaine Weaver qui doit faire un travail sur lui-même, etc... Franchement, rien de passionnant et on se demande vraiment comment la série a pu être renouvelée pour une troisième saison.
Il faut dire que, côté acteurs, ce n'est pas folichon du tout. Même constat que sur la saison précédente, le jeu varie de mauvais à tout juste moyen. Les émotions sont exagérées, les lignes mal récitées, les comportements surjoués et prévisibles, que ce soit chez les persos secondaires ou même les protagonistes ; le pire étant le capitaine Weaver, faux au possible. Non, c'est assez hallucinant de voir qu'un ensemble aussi médiocre arrive à tenir debout, et ça joue clairement sur le désintérêt accordé à la série. Sans parler de la réalisation bien cheap, qui nous rappelle constamment qu'on est devant du faux. Même constat pour les FX qui ont guère évolué, voire ont empiré. Les animations des "skitters" sont vraiment dégueulasses (ça passe mieux en gros plan car ça devient des prothèses en caoutchouc), ainsi que les incrustations fonds verts et les paysages en matte paintings ; un travail peu convaincant dans l'ensemble, toujours dans un environnement qui semble trop vide. Le paroxysme étant l'affrontement de modélisations aliens baveuses dans le dernier épisode.
Et pourtant, l'épisode 7 parvient à dépasser tout ça pour proposer 40 minutes vraiment prenantes avec un affrontement tendu qui vire sur l'horreur, une autre facette des extra-terrestres, de la manipulation en pagaille et un rythme soutenu. Cette bonne ambiance se prolonge sur les trois épisodes suivants où il s'agit, d'ailleurs, plus de combat entre humais que contre les aliens. Et on se rend compte que, finalement, c'est bien plus intéressant puisqu'on peut mettre un visage sur les "pourritures" qui se dressent sur le chemin. Plus intéressant encore, c'est la toute fin de saison avec un cliffhanger à la truelle pour pouvoir susciter l'intérêt du renouvellement. Et, un peu comme pour la saison passée, nos protagonistes se trouvent face à face avec les extra-terrestres, mais cette fois-ci une toute nouvelle race qui vient de débarquer en grandes pompes : alliés ou ennemis ?
En somme, une nouvelle saison en demie-teinte qui laisse perplexe quand à sa validité si ce n'était pour ses quatre derniers épisodes. Objectivement, l'ensemble présente peu d'intérêt en faisant pas mal de remplissage. Subjectivement l'évolution des aboutissements finaux permet de contrebalancer la stagnation de plus de la moitié de la saison, même si on aimerait une qualité de production supérieure pour donner plus de crédibilité à l'univers. Qui plus est, la troisième saison s'annonce pour l'instant de qualité, bien plus que ne l'était présentée la seconde. En espérant rentrer cette fois directement dans le vif du sujet et ne pas subir le même stratagème de brodage pendant la majorité des épisodes.
- Critique initialement écrite le 12 juin 2013.
_________________________________________________
• SAISON 1 (5/10)
Déçu ? Je sais pas si c'est vraiment le mot, je n'étais pas vraiment impatient de voir ce show, mais je pensais que ça ferait un bon divertissement supplémentaire sur un fond d'aliens, et puis le côté cru d'un Battle Los Angeles, d'après les previews, me plaisait bien.
Au final, cette série s'est révélée bien pauvre.
Le fait que l'on ait aucune image de l'invasion et que le tout commence directement en période de crise avec 90% de l'humanité décimée, je peux m'en faire une raison, même si ça aurait été cool à voir ; mais ce n'est pas le point de focus de la série. Par contre les aliens nous sont présentés directement, et on peine à y croire, les FX sont corrects, mais pas crédibles. Cela peut sembler un peu contradictoire, mais c'est le cas. On les voit, mais l'on n'est ni excité, ni horrifié, ni vraiment curieux, on se contente de regarder, comme avec les créatures de séries Z. Aucune atmosphère ne se crée autour de ces envahisseurs. Sans parler des robots qui leur servent d'armes, juste quelques méchas basiques qui permettent d'avoir quelques explosions. Les aircrafts sont également anecdotiques et seule le vaisseau mère, avec sa configuration singulière apparaît pas mal.
Côté acteurs la crédibilité et le jeu ne sont clairement pas au rendez-vous, c'est plutôt flagrant d'ailleurs. Même les personnages principaux ont du mal. Faut dire qu'ils ne sont pas aidés avec la réalisation mal menée qui nous est servie. Pour une série qui avait gagné autant d'importance, la qualité n'est vraiment pas présente et, comme dit précédemment, on se croirait davantage devant une série reléguée en bouche trou des cases horaires.
Le scénar, et donc là où notre curiosité peut s'accrocher, repose sur des questions basiques. D'où viennent-ils, pourquoi sont-ils là (merci à l'épisode 8 d'enfin plonger un peu plus loin de ce côté), et c'est quoi le trip avec leur technologie qui contrôle les gosses ? Rien de plus, rien de moins. On ne s'inquiète même pas pour la survie des protagonistes, ni nous réjouissons à la nouvelle de groupes de résistance supplémentaires. L'ambiance post-apocalyptique est extrêmement mal dépeinte, ainsi que le danger représenté par ces "dangereux" envahisseurs. Beaucoup de passages à l'eau de rose, avec les relations parents/enfants/on vous aime, qui deviennent très vite saoulant.
Bien sûr, le final se montre davantage intéressant niveau intrigue, à tel point que seul cet épisode est vraiment valable, le reste de la série pouvant être résumé en 3-4 phrases. Quelle importance d'en faire un show TV si ça tient en film ? En fait, dans ce dernier épisode, il y a un premier vrai contact réalisé avec les aliens sûrement commandants des autres sur le terrain, et leur volonté à étudier et vouloir s'entretenir avec les humains attise un peu la curiosité. Et puis on a des éléments nouveaux pour ce qui est de la résistance qui frappe un grand coup, donc on commence vraiment à aborder les points phares de la série à mon avis. En plus, on reconnaît très bien la patte de Spielberg sur la forme longiligne des extraterrestres, même s'ils ont une sale gueule.
Falling Skies est donc, pour le moment, une série qui est loin de m'enchanter et au potentiel gâché. J'ai lu une comparaison sur un site, pas mauvaise, qui rapprochait le show plus d'un Skyline que d'un Battle LA. Et c'est effectivement bien le cas. Je pense regarder la S2 avec curiosité, puisqu'il y a matière à tirer un bon truc avec les dernières minutes de la première saison, mais je ne m'attends à clairement rien d'époustouflant.
- Critique initialement écrite le 09 août 2011.
