Fargo fuck himself

De bonnes notes, très bonnes, l'envie de m'y mettre depuis un bout de temps, et puis, dès les premières secondes de visionnage, l'impression vague que ça va pas le faire, mais pas du tout. À partir du moment où la série annonce que c'est "une histoire vraie", etc., Fargo annonce sa défaite ; vouloir faire comme le film mais en plus long. Quel intérêt ?

Le film jouait avec notre perception en annonçant une histoire vraie, on voyait des personnages idiots tout en se disant "C'est possible", ça avait l'air vrai, authentique. Mais depuis le temps la plupart des gens savent que c'est faux, et nous refourguer le message à chaque début d'épisode, c'est lourd.

La première scène, pareil, on la dirait copiée du film, puis les policiers un peu idiots, l'enquête, le passage de la pute sans entrain, le personnage ordinaire mesquin et frustré, le "décalage" propre au film, mais ici comme un peu faux, forcé, ou parce que bien imité, mais sans justification ni inspiration. S'il s'agit de clins d'oeil, ils sont d'une méchante lourdeur. Fargo peine à exister parce qu'il veut trop se grimer comme le film, et le film n'a ni besoin d'une suite, ni d'une adaptation fidèle en série.

Fargo, à trop vouloir imiter le film, en suivant la recette et tous les ingrédients, ne trouve pas sa propre essence, sa singularité, sa vision, son propos. C'est fade, c'est pas drôle, c'est bien fait mais sans âme. Ce qui fonctionne sur deux heures de film aussi, étiré sur une dizaine d'épisodes, ça devient vite redondant.