C'est une vraie petite perle qui est tombée au beau milieu de la course à la meilleure série à sensation. Pleine de subtilité et de douceur en sa surface, elle renferme émotion, passion et écorchures, tel un fondant chocolat qu'on dévorerait à larmes salées, bercés dans nos coussins réchauffés et nos mouchoirs froissés.
Les personnages sont attachants à leur manière. L'illustre Martin Freeman ne pouvait pas mieux incarner Lester Nygaard, et le magnifissime Billy Bob Thornton, Lorne Malvo. Dommage, a contrario, que ces personnages (à peu près tous) représentent des clichés de personnages: le petit homme rangé, soumis à sa communauté et à son entourage dévoile soudainement son vrai visage et devient un véritable psychopathe; Lorne Malvo, coupe ringarde, barbe naissante, silhouette affinée au poil, aurait tout aussi bien pu demeurer le tueur à gage qu'il est avec un american-psycho-christian-bale genre. J'élaguerai quant aux critiques des personnages car le physique importe peu. Il n'en reste pas moins que leur interprétation et leur caractère sont remarquablement bien joués. Un petit groupe d'acteur, haut perchés dans le panthéon du jeu d'acteur.
Le scénario, quant à lui, semble méli-mélo, mais est sous-jacent un fil rouge qui brûle, bouillonne de plus en plus et l'on sait clairement à la fin, qui s'en sortira et qui ne s'en sortira pas. En dépit du très haut niveau d'acteurs, c'est une production étasunienne qui respecte son code: tout est bien qui finit bien. Car il faut avouer que tout le monde souhaitait voir Lester mourir. Quelle personne désirerait voir un homme qui a tué ses deux femmes continuer de vivre? Il n'est pas humainement acceptable d'appuyer de tels actes barbares (le marteau tout de même)
D'une vraie beauté artistique, à la fois visuellement et sur le plan scénaristique, regarder Fargo donne illumine les pupilles et envisage une autre manière de voir les petits villages isolés du paysage étasunien.
