Non, bien sûr, ce n’est pas une adaptation du Fondation de Asimov. Tout au plus une source d’inspiration. On y retrouve évidemment les noms des planètes et des personnages mais seulement une vague trame narrative en commun. Rien de l’épopée développée dans le cycle de Fondation. Les amateurs du roman risque d’être vite très déçus.
Les inventions des deux réalisateurs ne sont pas très convaincantes. Par exemple, le trio d’empereurs clonés n’apporte pas grand chose et occupe une bien trop grande place dans la narration (le pèlerinage sur Surah, la tentative de suicide, la fuite, la capture et l’élimination du Frère à l’Aurore, etc). La féminisation des personnages de Gaal et Salvor semble être de prime abord une concession aux impératifs que s'impose l'industrie cinématographique pour attirer le public des années 2020. Cela permet de rajouter une relation amoureuse entre le fils spirituel de Hari Seldon, Raych, et Gaal. Ce qui mène à la filiation entre Gaal et Salvor et leur retrouvaille à la fin, filiation qui arrive comme un cheveu sur la soupe. La suggestion d’une Seconde Fondation (épisode 8) qui arrive bien plus tard dans le Cycle est bien trop prématurée dans la série car elle laisse le spectateur sur sa faim tout en minimisant l'intérêt de cette première saison.
La série est assez kitsch : les décors impériaux, les costumes des habitants des planètes rebelles, les combats entre Anacréoniens et colons de Terminus, etc. En fait, on a un peu l’impression de regarder une vague série de SF diffusé sur SciFi. Rien avoir, par exemple, avec les évolutions incessantes d’un Battlestar Galactica (avec un premier épisode particulièrement réussi qui accroche immédiatement le spectateur) ou la crédibilité de The Expanse.
Et surtout si vous avez déjà vu le Dune de Villeneuve, alors on ne peut s’empêcher de faire des comparaisons pas forcement flatteuses pour la série.