Fringe aura toujours une place spéciale dans mon historique sériel.
Pas pour sa qualité.
Pas pour son écriture.
Pas pour ses acteurs.
Non, si Fringe à cette place à part c'est parce que Fringe m'a apprit plus que toute autre série une leçon fondamentale : savoir quand il faut arrêter de regarder une série. Savoir repérer quand une série n'a plus rien à dire. Arrêter de s'acharner parce qu'un épisode ou deux sortaient résolument du lot, quand le lot est vraiment mauvais.
Et pour cela je dis "merci, Fringe".
Merci d'afficher une palette de personnages clichés et inintéressants campés par des acteurs au mieux corrects et au pire énervants (Olivia et ses deux expressions est particulièrement douloureuse à voir).
Merci de recycler toutes les bonnes idées de la SF pour en tirer de pales copies torchées à la va-vite à la fin par un Walter-ex-machina.
Merci d'être incapable de suivre un arc jusqu'au bout. Le pattern dont on nous rebats les oreilles dans les 6-7 premiers épisodes disparaît corps et âme avant la fin même de la première saison, comme un symptôme de tout ce qu'ils tenteront par la suite.
Et pourtant, pourtant certains épisodes faisaient plus que sortir du lot. Certains étaient vraiment bons.
Là comme ça je pense à l'épisode de la seconde saison avec Peter Weller qui était excellent.
Merci enfin de me montrer ce qui peut arriver quand on s'acharne trop sur une série comme cela : après plein de rebondissements téléphonés, un personnage meurt. Plus que mort, il est carrément effacé de la réalité.
Et pourtant il revient une dizaine d'épisodes plus tard... Par le pouvoir de l'amour.
Et les scénaristes ne font même pas semblant d'autre chose tellement ils n'en ont plus rien à foutre. Le pouvoir de l'amour, frontalement, dans toute sa stupidité.
Passé un moment de déni (mais non, cette série ne peut pas avoir fait ça, pas elle. Rappelle toi l'épisode de la seconde saison avec Peter Weller...) on se rends finalement compte que l'épisode qu'on invoque pour se motiver à continuer est l'exception. La rose sur le tas de fumier.
La seule chanson valable de Justin Bieber.
Une erreur de parcours. Un bon épisode là par mégarde, sur un malentendu.
Et que le reste est médiocre au possible.
Et qu'on s'acharne à perdre des heures entières devant cette série en mémoire de 42 excellentes minutes auxquelles on se raccroche comme une moule à son rocher.
Merci donc à Fringe de m'avoir montré ça.
Car sans toi, série, je regarderais toujours certaines séries tombées dans les tréfonds du médiocre sans avoir pu m'arrêter à temps. En mémoire d'un lointain épisode satisfaisant cachant tous les moments médiocres et ennuyeux qui l'entourent. Sans toi Fringe, je continuerais à perdre du temps devant Arrow, Once Upon a Time et autres.
La leçon fut dure. Mais salutaire.
Et pour cela, tu auras à jamais une place dans mon paysage sériel, malgré ton ininteret.
Ou plutôt grâce à ton ininteret.
Toi qui passes ici et lit ces quelques mots, si tu as déjà appris cette leçon, ne perds pas ton temps avec cette série.
Et si ce n'est pas le cas... Ne t'aventures pas sur le sentier boueux des espoirs déçus et des promesses vides de Fringe.