Goblin
7.6
Goblin

Drama tvN (2016)

Vous m'avez trompée, critiques positives, bouuuh.

Bon, c'est vrai, je plaide coupable : Les dramas, ça a jamais été ma tasse de thé.
"Ben pourquoi tu postes une critique sur Goblin, tartuffe?" me direz vous. C'est tout con, ça partait d'un bel espoir...jveux parfois me sentir optimiste, et croire à la bonne surprise.


Faut me comprendre, ayant vécu une partie de mon adolescence à Seoul, j'ai été "bercée" par les quelques sitcoms coréennes qui vantaient l'histoire de la fille banale et du triangle amoureux.
Seul hic, j'y croyais pas avec mon style métissé (des yeux à peine bridés, bonjour la crédibilité, on m'aurait cru adoptée) Bref; je correspondais pas aux critères des têtes d'affiche, moi jressemblais plutôt à la figurante qui sert le café aux protagonistes. silencieuse, invisible, et d'ailleurs tu verras jamais sa tronche.


J'appelais souvent ma mère par téléphone, et parfois, j'vous jure, je me tâtais à lui demander si les histoires d'amour c'était comme à l'écran pendant l'heure du goûter. S'il fallait embrasser le monsieur en mode robot figé, bout des lèvres contre bout des lèvres, et les yeux hébétés tels ceux d'un poisson hors de l'eau. Heureusement, je l'ai pas fait.


Puis j eus 15 ans (paf, comme ça), et je vécus ma première vraie histoire d'amour. Youpi, ça dura une semaine et trois jours.
Rien à voir avec la maternelle, quand j'étais encore sur le territoire "français", avec le petit julien et son bisou baveux durant le cours de peinture, ça ressemblait pas non plus à mon souvenir du primaire, où les garçons tiraient sur la hanse de nos cartables et qu'on leur courrait après (c'est trop con, les garçons!) Nah, c'était maladroit, mignon et chaste, mais très différent de la télé.
Et enfin, ouf, j'ai grandi. Et j'ai compris.
Compris que les dramas...c'était rien d'autre que du cinéma, basés sur les concepts adorés de jeunes filles toute choses quand le gusse se retourne pour attraper le poignet de la donzelle farouche.. Ca se regarde avec un pot de glace et un plaisir coupable (jsais que c'est cliché mais jmen fouuuuuus), sur un coup de déprime, en attendant les scènes clées pour lâcher des "kiaaaa holy shiet my ovaries"


bon, CA VA SPOILER, je vous préviens.


Déjà, voilà l'exemple.

Prenez un connard riche, beau, et qui a pas peur de se battre (courageux quoi) MAIS qui reste un connard parce qu'il joue le mystérieux et le distant/arrogant.. On y trouvera aussi un concurrent serviable et gentil. Et au milieu, une jeune fille un chouïa banale, travailleuse, qui a souffert dans sa vie mais qui reste forte et se plaint pas. (the STRONK woman)
A la fin, elle partira avec le gros connard du début, qui s'avère en réalité être un connard juste parce qu'il porte une carapace et qu'il souffre , mais que, elle, la seule, l'unique, elle a réussi à le comprendre....tralala sortez les violons. THE END.
Quant à l'autre, elle lui brise le coeur mais comme il est trop......bon ? (ouais, je trouvais pas le mot hein), ben il accepte, il comprend, et il se barre. Y'a bien des dramas qui se veulent différents, mais la majorité roule de la sorte (et ça pollue pas mal mon esprit, croyez moi)


Goblin n'est pas très différent en soit, même exempt de triangle amoureux.
Par exemple, on gardera l'dée du mec puissant, mystérieux, distant, riche (et de surcroit ayant l'âge d'être son père. ) Ajouté d'un autre couple, histoire de montrer qu'il existe d'autres personnes capables d'aimer et que, EN PLUS, ils ont un lien tous ensemble (c'est beau, hein).
On évitera pas non plus l'habituelle scène de "sous-la-pluie",et celle cultissime de "chui-bourré-devant-l'élu-de-mon-coeur", la Bromance, le sauvetage de la fille en détresse (si possible en gros danger de mort imminent) ou l'accident de voiture (jme souviens plus si y'a une scène clichée d’hôpital par contre)


Donc, le héros, il sera au petit oignon avec l'heroîne, après l'avoir repoussé dans les premiers épisodes, évidemment.. Cette dernière, au physique normal, mais à la nature profonde différente des autres (parce que l'heroîne est toujours Sooo special) elle est la clé qui mettra fin à la malédiction blabla...BREF voyez le topo.
Comme je l'ai dit, c'est vrai, j'espère pas grand chose d'un Drama, puisque j'ai du mal avec les codes de ce dernier. (ce serait comme critiquer Fast and Furious pour son manque de profondeur, HA HA !)


Mais voilà, j'avais tellement entendu des critiques positives sur Goblin que j'y ai cru....chai pas, une révélation, un truc pas banal qui, à défaut d'utiliser des clichés, le ferait intelligemment, avec une histoire complexe liée à une bonne alchimie (dans le genre de Signal ) C'est cette attente envers la série qui m'a poussé à me farcir tous les épisodes, comprenez ma déception!


Ca avait pourtant bien commencé.
L’héroïne n'était pas une imbuvable timide qui rougie dès qu'on lui frôle le doigt. Plutôt percutante, sûre d'elle, c'était prometteur. Et le gros plus, la cerise sur la gâteau, c'était un début d'histoire ....super chouette! Des scènes de bataille, de la souffrance, un homme maudit, une trahison, l'univers de la réincarnation : Holy shit, y'avait matière à faire et à exploiter.
Vous imaginez, vous aussi, toutes les possibilités infinies ?
Eh ben ...voilà, tu peux aller te brosser Martine.


Plus on avance, plus les "twists" nous semblent prévisibles (je vous parle même pas du grand méchant...si? non ? Nan.). Certains vous expliqueront que c'est la force du destin rolala, auquel je dirai que j'attends toujours des nouvelles du mien...de destin (grouille toi d'organiser ma vie, sale fainéant!)


Bien sûr, tu pries pour qu'on verse pas trop dans le pathos avec ces histoires de réincarnation, mais tu l'as dans l'os : du genre, il meurt, puis il ressuscite, ils se retrouvent, mais elle aussi après elle meurt (c'est balot!) mais t"inquiète elle revient; et à cela les scénaristes te nargueront d'un gros fuck allant jusqu'à l'univers, en y ajoutant des logiques scenaristiques improbables :
- comme le fait qu'à la fin, ils se réincarnent et possèdent le même physique,parce que ce serait bien con d'apprécier des visages pour en voir d'autres dont on en a rien à foutre. Même si on t'explique, plus tôt dans l'histoire, que des gens naissant pareils dans leur seconde vie, ben c'est hyper mega rare, (vu qu'ils ont pas les mêmes parents, me demande même pas d'où vient ce procédé génétique, on s'en tamponne, c'est magique), il semblerait que nos protagonistes soient des élus de Dieu (ce qui expliquerait pourquoi ce dernier vient leur taper la discute de temps en temps dans le drama) donc bref c'est pas grave, voilà hein, vu que Dieu il peut tout faire, on envoie valser la complexité de l'intrigue et toi avec. Ah oui, et quand l’héroïne meurt avant de revenir, il me semblait important de préciser que son accident de voiture a créé un bouchon, qui a changé le cours du destin futur, et évité la mort de plusieurs enfants dans un bus scolaire. Mmmmmh tu la sens, la profondeur du script?


Bon, sinan, give up pour le jeu d'acteur de 공지철 (Gong Yoo), qui franchement rehausse la série à lui tout seul. L'humour est sympa (j'ai aimé le passage où le Goblin est tellement amoureux qu'il devient lunatique), l'idée de gens qui expient leur faute en devenant faucheurs, sympa aussi mais pas trop développée (oui nan parce que, si on ignore la vacuité des faucheurs, dont tous semblent accepter leur sort sans se poser plus de question...-avant la naissance du messie qui, bien sûr, sera l'un des personnages de Goblin- ; chui pas un jambon, jamais j'aurais bu le thé, et toi non plus tu le sais ! Alors au train où on en est, la moitié de la population se souviendrait de ce qu'elle fut dans le passé)
La pellicule est par contre superbe, ainsi que la bande son...ce qui est d'autant plus frustrant.
Mais bon, si vous adorez les dramas aux clichés indémodables, avec des jolis ralentis, et du soleil entre des feuilles (comme beaucoup de jeunes filles aux hormones en ébullitions), je pense que Goblin est fait pour vous.

Karina
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le 24 avr. 2017

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